Port-au-Prince, Haïti 16 Avril 2025

Personne n’oserait croire qu’Haïti allait plonger dans ce fond sans fin. Car l’histoire de ce peuple qui a connu l’exploitation esclavagiste la plus féroce et plus humiliante pendant des décennies, va changer l’ordre mondial des choses. Ce peuple qui a chanté la liberté et les droits de l’homme aux
autres nations est devenu une honte et une menace pour la paix et la sécurité internationale.

En fait, nous sommes d’avis que la situation qu’Haïti fait face aujourd’hui ne date pas d’hier. Mais c’est une cumulation des mauvaises décisions prises par des politiciens malhonnêtes, des parachutés qui ne connaissent même pas le sens et l’organisation de l’Etat. Des mauvaises gouvernances volontaires et amateurs qui amènent tout un peuple vers le chaos, l’incertitude et vers le désespoir.

Cependant, plusieurs organisations internationales, des structures Onusiennes et des organisations nationales dont l’Organisme de Défense des Droits Humains ECCREDHH dans ses rapports rendus publics, ont fait état d’une situation complexe et compliquée en matière de violation systématique des droits de l’homme en Haïti et formulent de recommandations.

Mais en dépit de cela, aucune décision réelle et pragmatique n’a encore mise en œuvre par celles et ceux qui occupent l’administration publique depuis 12 mois. Ils se contentent de percevoir les fonds publics pour ses intérêts mesquins sans rendre aucun service de base à la population, qui,
depuis tant d’années sous le soleil et la pluie par rapport aux assauts des groupes armés.

*Les dirigeants haïtiens sont irresponsables et ont échoué*

Actuellement, Haïti compte de nouvelles « territoires perdus » sous les yeux passifs et cyniques des dirigeants haïtiens qui sont incapables ou n’ont aucune velléité à ce que les choses changent. Ce qui est important dans ces deux (2) cas de figures, ils se déresponsabilisent.

Donc, ils laissent les populations crever de faim et priver du droit à la Sécurité, à la santé, à l’éducation, au travail, au logement décent, entre autres tous les droits fondamentaux de l’homme sont bafoués. Donc présentement en Haïti, aucun des droits de l’homme n’est tenu. C’est un
fait et cela prouve que nous avons un État failli et les dirigeants ont échoué.

*Les violations systématiques des Droits Humaines progressent à tous les niveaux*

Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a Genève, qualifie la situation des Droits Humains en Haïti ne fait que s’empirer. Des bandes armées qui continuent à défier l’Etat Haïtien en occupant avec facilité des territoires et faisant fuir les populations avec une violence
extrême. « La situation des droits de l’homme en Haïti a atteint un nouveau point de crise » a déclaré M Türk, ajoutant que la violence et l’insécurité s’étaient « dramatiquement aggravées » ». M. Türk a indiqué qu’entre le 1er juillet 2024 et le 28 février 2025, ses services avaient établi qu’au
moins 4239 personnes avaient été tuées et 1356 blessées.

Parallèlement, Haïtien compte plus d’un million de déplacés internes, dont près de la moitié sont des enfants selon l’Organisation internationale de la Migration OIM. De l’autre côté, une Insécurité Alimentaire qui se détériore. plus 5.7 millions de personnes sont confrontés à des niveaux
élevés d’insécurité alimentaire aiguë pour la période de mars à juin 2025, représentant 51% de la population Haïtienne, soit un niveau d’insécurité alimentaire jamais atteint, selon le résultat du rapport mis-à-jour de l’OCHA.

C’est une situation inacceptable qui ne peut plus se tenir. Il faut forcer les dirigeants haïtiens à agir pour le bien-être collectif, car ils sont payés et sont à l’aise à la sueur de nos fronts, donc ils doivent nous en rendre compte. La population n’en peut plus. L’État fuit et laisse ses institutions publiques et matériels aux malfrats. C’est le désordre total.

*Le dépassement de soi est incontestable pour sauver le pays*

Les dirigeants haïtiens doivent savoir qu’Haïti nous appartient, par conséquent nous devons mettre en avant l’intérêt supérieur de la Nation. Nous devrions être capables de nous entendre malgré nos différends. Nous devrions être capables de nous entendre malgré les crises internes qui nous
divisent pour enfin prendre une décision de sagesse à travers laquelle toute la collectivité en bénéficiera. Nous sommes déjà au fin fond de l’abîme, nous ne pouvons encore descendre.

Sur ce, il est d’une extrême urgence que les forces vives du pays soient unies vers une direction commune pour tracer la voie de rétablissement d’un État serein, fort pour pouvoir prendre en charge ses citoyens.

J’exhorte les dirigeants haïtiens à faire preuve de grandeur et de dépassement de soi en priorisant l’intérêt supérieur de la nation sur les intérêts mesquins. Car cette situation ne peut plus se tenir.

* Vive la Démocratie ! Vive le Respect des Droits Humains ! Vive une
société juste !*

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Me. Louimann MACEUS, Av.
Actuel Président ECCREDHH
Formation Spécialisée en Droits Humains et en Droit International
Humanitaire CUHD/GENÈVE.
Membre Amnesty International.
Formation Spécialisée en Politique Publique des Droits de l’Homme a
IPPDH/CIDH/ Mercosur.

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