« Des demandes de mesures structurantes d’attraction et de rétention du personnel ont été déposées à l’employeur, car il y a urgence d’agir. Il s’est montré ouvert à les considérer, mais les décisions et les actions tardent à venir », de déclarer Sophie Séguin, présidente du comité exécutif de la FIQ- SPSCE.
Pendant ce temps, les taux de TS et de TSO ont atteint des seuils critiques dans plus de 50 centres d’activités du CIUSSS, approchant parfois 10 % des heures travaillées. L’employeur est resté sourd aux revendications des professionnelles en soins qui dénoncent l’application de ces méthodes de gestion de façon continue depuis avril. La situation est d’autant plus alarmante au sein des départements de maternité et de néonatologie, où l’impact de ces mesures se fait ressentir par les nouveau-nés et leurs familles.
« Nos membres vivent une grande détresse physique et psychologique et la colère monte. Elles sont constamment dans la crainte de se faire imposer du TSO. Elles savent à quelle heure elles entrent au travail, mais ne savent jamais à quelle heure elles pourront quitter. Elles doivent mettre de côté leur vie personnelle et familiale pour pallier le manque réel de gestion de la main-d’œuvre qui date de plusieurs années », de poursuivre Sophie Séguin. « Ce sont aussi les patients qui en paient le prix. Nos membres sont fatiguées et épuisées et elles ont peur de faire des erreurs, ce qui pourraient mettre en jeu leur permis de pratique. »
La FIQ-SPSCE demande, entre autres, de stabiliser dès maintenant les postes et les horaires de travail des professionnelles en soins et de reconnaître leur expertise dans leur domaine en évitant de les assigner à des tâches pouvant être accomplies par d’autres titres d’emplois.
De plus, il a demandé à l’employeur d’accorder des mesures incitatives aux professionnelles en soins qui désirent offrir leur disponibilité dans les unités en souffrance, où le TSO est imposé chaque jour, mais l’employeur fait la sourde oreille. Résultat : le TSO sévit toujours et les professionnelles en soins s’épuisent.
De plus, la FIQ-SPSCE a demandé à l’employeur d’offrir des incitatifs aux professionnelles en soins qui désirent offrir leur disponibilité dans les unités où le TSO est imposé. Là encore, c’est le silence radio de la part de l’employeur.
Pour la FIQ, l’implantation de ratios professionnelles en soins / patient-e-s est définitivement une solution porteuse pour diminuer la charge de travail et enrayer le TSO. « Le nombre de patients sous la responsabilité des professionnelles en soins est trop grand », d’expliquer Cynthia Pothier, vice-présidente de la FIQ. « Elles sont épuisées, débordées et à bout de souffle. La mauvaise gestion met à risque la qualité des soins aux patients. Plus de professionnelles en soins auprès des patients, voilà ce que ça prend ! »
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