Les Fédérations appellent à des actions immédiates de la part du gouvernement afin qu’il démontre qu’il entend appliquer les recommandations de la commissaire à la santé et au bien-être, mais également celles de la Protectrice du citoyen. Elles réclament un réel dialogue pour mettre en place des solutions concertées et adaptées au milieu et que le gouvernement reconnaisse enfin l’expertise terrain des professionnelles en soins.
Faire mieux - tirer des leçons du passé
Les lacunes bien connues dans le réseau de la santé, dont le défaut d’appliquer des recommandations de crise passée, ont contribué à l’hécatombe dans les milieux d’hébergement. Cela fait des années que la FIQ et la FIQP dénoncent le manque d’infirmières et les conditions de travail qui ne cessent de se dégrader, la culture de la mobilité et la dépendance croissante envers les agences de placement du personnel, le sous-financement chronique de la mission CHSLD, de même que les coupures en santé publique et en prévention et contrôle des infections, qui sont toutes des causes de l’ampleur de la crise pointée par la CSBE
Or, l’organisation de soins de qualité s’appuie sur une main-d’œuvre stable et des ratios sécuritaires, un financement adéquat et récurrent de la mission et de ses infrastructures, une gestion transparente et imputable de ses décisions, ce que recommande la commissaire dans son rapport. À cela devrait s’ajouter la prise en compte du principe de précaution, qui de l’avis des Fédérations, aurait gagné à faire l’objet de recommandations spécifiques. Ces conditions sont non seulement préalables à la préparation d’une prochaine crise, mais demeurent les bases pour une offre de soins dignes qui répondent aux besoins des patient-e-s en milieu d’hébergement.
« Les patient-e-s, leurs familles et nos membres au premier chef ont été marqué-e-s de façon permanente par la première vague de la pandémie. Les lacunes exposées au grand jour et les recommandations formulées par la Protectrice du citoyen et par la commissaire au bien-être aujourd’hui justifient des actions immédiates. Le gouvernement a tout à gagner à exercer un leadership inclusif quant aux orientations et aux priorités pour les milieux d’hébergement et l’ensemble du réseau de la santé. Le ministre de la Santé a tout ce qu’il faut pour intervenir afin de mieux soutenir le personnel soignant, en plus de leur donner les moyens d’offrir des soins dignes et de qualité. Le dépôt d’une loi sur les ratios, l’encadrement strict du recours aux agences de placement et une planification nationale de la main-d’œuvre sont autant d’initiatives porteuses à court terme et dont le report ne peut se justifier dans le contexte. »
Julie Bouchard, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ
« Ce que l’on constate, c’est que les problèmes soulevés dans les vagues précédentes tendent à se reproduire encore, notamment quant au besoin d’assurer la santé et la sécurité du personnel soignant et de la clientèle. Nous ne devrions plus avoir à nous battre pour protéger nos membres et leurs patient-e-s, ni devoir exiger que les intervenants du milieu comme les syndicats participent à la prise de décisions concertées. Le plan d’action national en matière d’hébergement qui doit être déposé prochainement devra nécessairement intégrer les recommandations de la Protectrice du citoyen et celles de la commissaire à la santé et au bien-être. »
Sonia Mancier, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec | Secteur privé-FIQP
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