**Iran** - Sharifeh Mohammadi, militante ouvrière et sociale, a été condamnée à mort le 5 juillet 2024 par le tribunal révolutionnaire islamique de la ville de Rasht (capitale de la province de Gilan, dans le nord de l’Iran) pour l’accusation de "baghy" (rébellion armée contre le régime). Elle avait été arrêtée en décembre 2023 en raison de son appartenance au "Comité de coordination pour l’aide à la création de syndicats ouvriers".
Mme Mohammadi avait initialement été arrêtée le 5 décembre 2023 à son domicile à Rasht pour "activité de propagande contre le régime". Immédiatement après son arrestation, elle a été transférée dans un centre de détention sécuritaire à Sanandaj, où l’accusation de "baghy" a été ajoutée à son dossier. Selon des rapports, elle a été soumise à des tortures et des pressions sévères pendant sa détention pour la contraindre à avouer, et elle a été privée de ses droits fondamentaux tels que le contact avec sa famille et la nomination d’un avocat.
Finalement, la première chambre du tribunal révolutionnaire de Rasht, présidée par Ahmad Darvish-Goftar, l’a reconnue coupable de "baghy" et l’a condamnée à mort. Le tribunal a affirmé que le "Comité de coordination pour l’aide à la création de syndicats ouvriers" était lié à l’organisation armée "Komala" (qui lutte contre le régime de la République islamique),
mais le comité a rejeté cette accusation, la qualifiant de prétexte pour réprimer les militants sociaux et ouvriers.
Cette condamnation est choquante et inacceptable, même selon les normes de la République islamique d’Iran, car c’est la première fois qu’une personne est condamnée à mort pour ses activités en faveur des droits des travailleurs et son appartenance à un syndicat ouvrier. Après la condamnation à mort d’un chanteur (Toomaj Salehi), le régime se prépare maintenant à exécuter une militante ouvrière. Sans une réaction appropriée
de la communauté internationale, ces condamnations pourraient marquer une nouvelle étape très dangereuse dans la répression des contestataires et des militants en Iran.
Bien que la condamnation à mort de Sharifeh Mohammadi ait déjà suscité de larges réactions de la part des organisations de défense des droits de l’homme nationales et internationales, ainsi que des militants politiques et civils, des actions plus sérieuses et efficaces sont nécessaires pour obtenir sa libération complète. La République islamique doit savoir que le monde ne restera pas silencieux face à ses actions inhumaines. Sinon, le
régime iranien n’imposera aucune limite à la répression de son peuple, mettant en danger la vie de milliers de prisonniers incarcérés dans les prisons iraniennes.
### Réactions à la condamnation à mort de Sharifeh Mohammadi
– **Amnesty International** a exhorté les autorités iraniennes à annuler immédiatement sa condamnation et sa peine de mort, et à ne pas utiliser la peine de mort comme outil de répression politique.
– **Utilisateurs des réseaux sociaux**, militants et organisations de défense des droits de l’homme nationales et internationales ont lancé une tempête de tweets et un appel à la "Campagne de défense de Sharifeh Mohammadi" le mardi 9 juillet pour protester contre cette condamnation.
– **Front Line Defenders**, une organisation de défense des droits humains, a lancé un appel urgent pour la libération immédiate de cette militante sociale en Iran.
– **Le syndicat des travailleurs du bâtiment en Australie** a adressé une lettre à l’ambassade d’Iran dans ce pays pour protester contre la condamnation à mort de cette militante ouvrière et demander sa libération.
– **Gohar Eshghi** (mère de Sattar Beheshti, un ouvrier tué en détention par la République islamique), a déclaré que Sharifeh Mohammadi est innocente et a écrit sur Instagram : "Qu’a-t-elle fait d’autre que réclamer les droits bafoués des ouvriers épuisés comme Sattar et mon fils Mohammad ?"
– **16 femmes détenues**, dont Narges Mohammadi (lauréate du prix Nobel de la paix), ont écrit dans une déclaration : "Ce n’est pas seulement la condamnation à mort de Sharifeh, mais celle de nous toutes, militantes ouvrières, politiques, civiles, des droits de l’homme et des droits des femmes."
– **85 prisonniers politiques à la prison d’Evin** ont entamé une grève de la faim le jeudi 11 juillet 2024 pour protester contre cette condamnation.
En conclusion, il est essentiel de souligner que la condamnation à mort de Sharifeh Mohammadi illustre l’intensification de la répression des militants ouvriers et sociaux en Iran. La réaction nationale et internationale à cette condamnation montre l’inquiétude profonde de la communauté mondiale face à la situation des droits de l’homme en Iran. Il
est attendu que les pressions internationales sur les autorités iraniennes augmentent pour empêcher l’exécution de cette peine et libérer les autres militants sociaux et ouvriers en danger en Iran.
Pour plus amples informations ou une entrevue sur le sujet n’hésitez pas à
nous contacter.
Centre socio-culturel des Iraniens de Québec "Simorgh"
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