Professeur de philosophie au Cégep de Saint-Foy, Marylène était aussi la chanteuse du groupe Les heureux perdus. Engagée, elle militait par la chanson.
http://www.myspace.com/lesheureuxperdus
http://www.cegep-ste-foy.qc.ca/freesite/index.php?id=8546
Je la croisais quelques fois près de chez moi. Nous vivions dans le même quartier à Lévis. On jasait politique, philosophie, de la vie en général... Elle s’intéressait à mes idées, appréciait mon énergie. Elle était de celles qui veulent changer le monde, l’améliorer, combattre ce qui le pourrit, y vaincre les injustices.
J’ai souvent l’impression que ceux dont on a le plus besoin nous quittent en premier. C’est comme si notre société rejetait les meilleurs d’entre nous : ceux pour qui la vie, la paix et l’amour on tant d’importance. Étrange paradoxe que notre société en apparence si parfaite, mais si invivable, hypocrite et insensée en pratique. Pas étonnant que tant de gens se cherchent ou cherchent à s’échapper (voyage, drogue, jeux vidéo, sexe, mort...).
Et comme me disait à l’instant un ami, pendant qu’on lutte et qu’on meurt pour nos idées, "les gros plein de fric de voleurs a cravate vivent la belle vie, dorment sur leurs deux oreilles, ont une famille, des amis, font des BBQ et sont félicités par tout le monde... puis le suicide ils le dénoncent comme étant lâcheté".
Je ne jugerai jamais le suicide. Pas dans notre société qui nous y pousse à tous les jours. Pas dans une société où on crache sur ceux qui ont besoin de notre aide. Pas dans une société où on méprise ceux qui veulent aider leurs semblables ! C’est la société et ceux qui la maintiennent qui méritent d’être jugés.
N’avez-vous pas envie de tout changer parfois ?
Marylène, je n’ai jamais eu l’occasion de te voir sur scène. Je ne l’aurai pas. Fait chier !
Dans une autre vie, peut-être... ?
Des occasions manquées.
La mort est absurde.
Au revoir.
PS : Allez écouter les chansons de son groupe. Elles sont très jolies… en plus, elles font réfléchir, pas trop, juste assez. :-)
PPS : Le suicide : c’est peut-être un phénomène dont on devrait parler un peu plus, au Québec… ne croyez-vous pas ?
Jean-Nicolas Denis