Donnée significative du sondage : 82 % du personnel victime de violence identifie les élèves comme la source principale ou l’une des sources des incidents subis. C’est d’ailleurs le personnel de soutien, qui côtoie plus directement les élèves, qui semble plus à risque de subir de la violence. En effet, 82 % des membres qui offrent des services directs aux élèves ont subi de la violence, comparativement à 41 % pour le personnel de soutien administratif et 33 % pour le personnel manuel.
Les femmes plus touchées que les hommes
Autre phénomène inquiétant : cette violence affecte plus souvent les femmes (75 % d’entre elles) que les hommes (51 %). Parmi celles et ceux qui ont été victimes de violence, plus de la moitié (54 %) a au moins subi deux actes distincts, l’une de nature physique et l’autre de nature autre que physique (cris, blasphèmes, propos injurieux, intimidation et menaces). Dans les deux cas, ce sont les employés formés pour intervenir en situation de crise qui sont les plus touchés : 71 % ont été victimes d’actes physiques et 67 %, d’actes non physiques.
De plus, on constate que l’âge semble avoir un impact sur les incidents dénoncés, puisque 77 % des répondants de moins de 35 ans dénoncent avoir été victimes de violence, contre 65 % pour le personnel de 45 ans et plus.
Mentionnons que 1 839 personnes ont participé au sondage, qui a été réalisé entre le 6 juin et le 12 juillet 2018. La marge d’erreur maximale associée à l’enquête est de 2,2 % à un niveau de confiance de 95 %.
Urgence d’agir
Pour le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, les résultats de ce sondage démontrent que la situation est encore plus grave et sérieuse que ce que l’on percevait.
« Ces données parlent fort et nécessitent que des actions soient rapidement entreprises dans nos écoles et nos établissements scolaires pour corriger la situation. Il est évident qu’une telle situation ne peut pas être tolérée plus longtemps, car il en va de la sécurité et de la santé du personnel de soutien scolaire », plaide Éric Pronovost.
Des causes à corriger
Ce dernier croit qu’il faut trouver des solutions sans tarder pour essayer d’éviter le plus possible que de telles situations inacceptables continuent de se produire.
« Plusieurs raisons peuvent expliquer ce déferlement de violence dans nos écoles et établissements, parmi lesquelles nous ne pouvons ignorer les sévères coupes et compressions qui ont été imposées et qui ont particulièrement affecté le personnel de soutien scolaire. C’est clair que, lorsqu’il y a moins de personnel pour assurer les services directs aux élèves, les conditions ne sont pas idéales pour assurer un travail harmonieux. De même, l’absence de ratios dans les services de garde tout comme le manque de locaux sont d’autres facteurs qui peuvent expliquer un certain climat malsain qui règne parfois », dénonce le président de la FPSS-CSQ.
Une violence qui est de trop
En terminant, Éric Pronovost profite de la tenue, aujourd’hui, de la Journée nationale du personnel de soutien scolaire pour souligner l’engagement indéfectible de ces travailleuses et travailleurs auprès des élèves, des autres personnels ainsi que des directions, qui subissent des conditions de travail difficiles, occupant trop souvent des emplois précaires sans recevoir la reconnaissance qu’ils méritent.
« Dans ce contexte, c’est encore plus inacceptable qu’en plus de ne pas être considérés et traités à leur juste valeur, les membres du personnel de soutien scolaire doivent subir une violence physique et verbale qui les affecte durement. Il faut que ça cesse et nous ne manquerons pas d’interpeller les directions des écoles et des commissions scolaires pour qu’elles prennent leurs responsabilités et protègent leur personnel de soutien », conclut Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire.
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