C’est dans ce contexte là que des centaines de militants ont décidé de former un nouveau parti qui s’appelle Option nationale et qui a dans ses statuts, je le souligne, on est le seul parti à avoir cette clause là qui dit qu’un jour s’ il y a une formation politique quelle qu’elle soit qui se dit concrètement et clairement souverainiste, il va y avoir collaboration si ce n’est fusion. Cela ne peut pas être plus clair. C’est qu’ensemble le même message va être plus fort que si on est séparé.
Le système détestable dans le quel on vit, le système uninominal à un tour, fait, qu’on veuille l’admettre ou non, il y a une division du vote souverainiste. Chez les fédéraux, il y a une division du vote fédéraliste et c’est très bien comme ça. Mais chez les souverainistes, on divise le vote souverainiste en trois formations politiques et vous savez lesquelles. Et ça, il va falloir qu’on se parle un de ses quatre. Qu’on n’ait pas la proportionnelle, je crois que c’est un drame, Deux partis au Québec défendent la proportionnelle dans leur programme.
L’approche d’Option nationale c’est ce qu’on appelle à faire le LIT du Québec. Ce n’est pas des élections référendaires malgré ce que certaines personnes disent. C’est un mandat électoral qu’on demande de façon légitime durant une élection pour faire en sorte que les lois, les impôts et les traités soient contrôlés au Québec. Il ne faut pas miser sur une crise. L’hypothèse, c’est que de bonne foi, un pays démocratique va respecter le choix d’une population qui vient de décider quelque chose.
Et la constitution canadienne, il ne faut pas s’enfermer là-dedans. La souveraineté, c’est anti-constitutionnel, il va falloir se le dire à un moment donné. On ne peut pas la respecter dans tout ce qu’on essaie de faire.
Faire en sorte de bloquer les libéraux face au pouvoir, ce n’est pas un projet de société. Quand on dit, il faut voter pour empêcher que les Libéraux rentrent, ce n’est pas enthousiasmant. Il ne s’agit pas d’empêcher que Legault rentre pour venir faire son fiasco. Il faut leur démontrer par a, b, c, d et on se rendra jusqu’où il faut se rendre. Il faut leur démontrer que la souveraineté va être bonne pour le Québec. Il faut le dire avant, pendant et après la campagne électorale. Et je suis convaincu comme bien des souverainistes, indépendantistes, séparatistes, sécessionnistes, - le mot m’importe très peu, je suis convaincu qu’un parti qui n’a pas comme priorité de faire la souveraineté en arrivant, ne la fera jamais car on est tout de suite pris par la gestion des affaires gouvernementales.
Je ne vois comment on pourrait commencer à faire un projet si grand que mener le Québec à la souveraineté, si le plan n’a pas été établi en arrivant au pouvoir. C’est très important qu’un parti souverainiste dise pendant la campagne qu’il veut être élu pour ça. Ce sera plus difficile d’être élu, sans doute, car il faut convaincre les indécis que c’est une bonne idée.
Si des leaders souverainistes abdiquent cette responsabilité là, qui va le faire pour nous ? Des libéraux ou des caquistes ? Certainement pas. Donc, il faut en parler. Durant la dernière campagne électorale, c’est Jean-Charest qui en a le plus parlé pour accuser les souverainistes d’être souverainistes.
Option nationale a vraiment une démarche très claire vers la souveraineté. On veut gagner une élection en promettant aux gens que c’est ce qu’on va faire. C’est très honnête et c’est très légitime et cela inspire peut-être plus confiance quand des messagers sont clairs sur leur message et que de dire qu’il faut parler des toits d’écoles primaires qui coulent parce qu’ils pensent que les gens seront moins effrayés. Il faut assumer notre responsabilité de leader souverainiste, indépendantiste, en expliquant clairement quels sont les avantages pour eux d’un pays souverain. Il faut expliquer tout cela par des arguments concrets.
Et ceux qui pensent que le contexte n’est peut-être pas bon et qui pensent qu’en 1995, c’était l’après-Meech, et qu’on pouvait promettre un référendum si on était élu. Il faut dire qu’on est encore dans l’après-Meech. Qu’est-ce qui a changé depuis l’après-Meech ? Les conditions qui nous frustraient sont les mêmes. Elles sont même pire avec un gouvernement conservateur. Et les sondages à l’approche de 1995 n’étaient pas plus élevés qu’en ce moment sur la souveraineté. Et à l’époque, ce n’était pas que qu’une bonne idée de Monsieur Parizeau. C’est qu’il était clair, qu’il a inspiré confiance et que les gens l’ont suivi. Et avec des sondages très similaires à ceux de 95, on peut parler de souveraineté et avoir confiance en notre propre cause.
Et là dessus, il y a quelque jours, j’ai utilisé un image. C’est comme si le Parti vert du Québec disait, élisez-nous, et si les conditions sont favorables, on s’occupera d’environnement. Et si les libéraux, qui se disent préoccupés d’économie disaient, élisez-nous, et si les conditions sont favorables, on s’occupera d’économie... Cela ne marche pas. Et si les souverainistes disent, élisez-nous, si les conditions sont favorables on s’occupera de souveraineté, cela ne marche pas. J’attaque pas les péquistes, les individus, mais une orientation. Les péquistes sont aussi souverainistes que moi et Option nationale. Mais le message de l’institution du PQ qui dit, il faut attendre le moment opportun, ça ne marche pas dans la tête des gens qui se demandent si c’est une bonne idée.
Pour ce qui est de l’union des forces, avant le 4 septembre, il y a eu des démarches. Ça s’est appelé le Front uni. C’était des gens de la société civile. Ce n’était pas politique. Ce n’était pas partisan. J’ai parrainé ça pour que le point de presse ait lieu à l’Assemblée nationale. J’ai parrainé ça pour qu’il n’y ait pas deux ou trois souverainistes dans le même comté à se présenter l’un contre l’autre. La porte a été fermée. Pas par Option nationale. La porte a été fermée par des gens qui disaient qu’on manquait de temps. Mais si on ne veut pas se retrouver dans la même situation la prochaine fois, il faut se parler tout de suite. La porte est grande ouverte chez nous. Nos statuts disent que la porte est grande ouverte. Il faut que les partis se parlent. Il y a en a qui se parlent déjà de façon informelle. Il faut que cela soit formel pour qu’on ne se tire pas dans les pattes souverainistes contre souverainistes dans chaque comté. La tendance n’est pas à la diminution du partis politiques, mais à l’éclatement et on ne peut pas miser sur l’inversion de cette tendance. Pour cela, il faut se parler pour qu’on n’ait pas les mêmes résultats aux prochaines élections voire pire car M. Couillard est plus populaire que M. Charest. Bref, ce que je voudrais dire en terminant, les gens de QS, du PQ et d’Option nationale ne sont pas vu comme des bandits. On a des choses en commun, on veut faire l’indépendance. Il faut se parler, tant qu’on n’aura pas la proportionnelle, il faut discuter de cela dans chaque parti. Et cela marchera, j’en suis sûr.
(NDLR : le titre est de la rédaction - Transcription Presse-toi à gauche !)