Les États généraux 1 ont permis d’identifier les différents blocages du gouvernement fédéral. Maintenant, on est devant une autre sorte de défi et pas de moindre importance. Les États généraux 2, auront le mandat d’aller de l’avant avec un projet mobilisateur et pour ça, permettre un débat profond, et souhaitons-le, non partisan. Car c’est comme ça qu’on va être capable de rejoindre la population et d’élargir ce débat le plus profondément possible. Car la souveraineté, la souveraineté du Québec, l’indépendance du Québec n’est pas une question simple. Il y a beaucoup de questions à résoudre et il faut s’y consacrer. Car si on ne le fait pas, on risque de ne pas être capables de relever ces défis.
Je regarde aujourd’hui les différents débats qu’on a eu, dont on a fait mention dans les synthèses et dans les résolutions que l’on adoptées. Ils sont fort instructifs et fort intéressants, entre autres, quand on parle de souveraineté, on a parlé d’accords commerciaux internationaux, on a parlé de libre-échange. On n’a pas nécessairement parlé de contenu. Mais c’est une question fort importante sur laquelle, il va falloir continuer à débattre et à approfondir.
Nous, à Québec solidaire, ne partageons pas l’idée d’une union monétaire avec le reste du Canada. On pense que l’on doit être indépendants totalement. On ne peut pas partager avec le gouvernement fédéral, et être la cinquième roue du carrosse dans des négociations avec les autres États sur ce qui nous concerne directement, notre souveraineté par rapport aux entreprises privées. Les accords qui sont en train d’être négociés avec l’Europe donnent le pouvoir aux multinationales, aux entreprises privées, d’avoir des droits qui sont au-dessus de nos gouvernements, de passer par-dessus les législations que, nous, on se donne pour protéger notre environnement, notre économie. Être à côté du fédéral, c’est prendre le risque de ne pas avoir le poids de décider des choix fondamentaux pour notre avenir.
On considère que ce sont des questions fondamentales qu’il va falloir continuer à discuter avec la population pour être capables de comprendre ce que voudra dire, demain, être souverain, et quels pouvoirs ont veut avoir en mains pour être capables de développer notre avenir.
Je suis très content de voir les discussions que l’on a eues dans les différents ateliers concernant notre opposition au plan pétrolier canadien. Et cela a été dit dans mon atelier. Au Québec, nous avons toutes les ressources nécessaires aux niveaux éoliens, électriques et géothermiques... pour amorcer un virage éco-énergétique, pour en finir avec notre dépendance au pétrole et dire non au plan pétrolier fédéral. On a tout ce qu’il faut au Québec. Il faut regarder cela ensemble et voir comment on va faire ce tournant. Car, cela concerne notre avenir qu’il va falloir prendre en mains.
Quand on parle de souveraineté, on parle aussi d’environnement, on parle aussi d’emploi. Une chose qui fait un énorme consensus au Québec, c’est le refus total de la réforme du fédéral en assurance-emploi. Je n’ai jamais vu une unanimité aussi totale au Québec que sur cette question là. Mais quand on parle d’assurance-emploi, il faut aussi parler d’emploi . Si on veut convaincre les gens d’être pour la souveraineté du Québec, il faut leur parler de choses qui les rejoignent, dans leur quotidien, dans leur vie, comme d’avoir des emplois stables. Et il y a une façon de faire. Et on en a parlé dans les ateliers, celle de lancer de grands chantiers sur la question du virage écologique par la construction des transports électriques, par le développement de l’éolien. Et aussi par le rapatriement au sein du secteur public de tout ce qui a été privatisé. Ce serait une bonne façon de combattre la corruption qui est une question d’actualité présentement.
Si on veut faire notre indépendance, on va avoir besoin de la population. On va avoir besoin de se mobiliser. On va avoir besoin de rapports de force et actuellement, on a beaucoup de misère avec les règlements municipaux qui encarcanent les jeunes, qui encarcanent les gens et qui les empêchent de manifester. Je peux comprendre qu’on ait besoin d’encadrer, mais aujourd’hui au Québec il va falloir donner un encadrement libéral pour manifester sans crainte d’être intimidé. Je crois que c’est un point qu’il faut pouvoir soulever.
Si on pense à notre avenir, évidemment, je ne vous demande pas de partager nécessairement la vision de Québec solidaire, la souveraineté doit être faite par la population. Elle doit être prise en main par la population. On a le devoir de tirer des leçons de ce qui n’a pas marché dans le passé. Et je vous le dis de façon non partisane. On a fait le constat que les référendums n’ont pas donné les résultats escomptés. On doit essayer maintenant une autre démarche. Pour nous à Québec solidaire, un gouvernement élu mettrait en place immédiatement une assemblée constituante élue par la population et non partisane où les membres de l’Assemblée nationale ne pourraient pas siéger, qui prendrait le temps de faire le tour du Québec, de discuter avec la population du Québec que l’on veut, des lois sociales que l’on veut, du travail, de l’environnement, de l’économie . Et les résultats seraient soumis à un référendum. Ce serait un exercice où l’ensemble de la population serait appelée , à donner son point de vue pour faire en sorte que toute la population soit impliquée. Et je suis persuadé que l’on va aller chercher des gens qui ne sont pas souverainistes, je fais confiance à l’intelligence des gens.
On va travailler avec vous dans les états généraux. On croit que la souveraineté du Québec, c’est quelque chose d’important, que c’est quelque chose de mobilisateur, que c’est notre avenir. Et on est les seuls au Québec qui peuvent donner un avenir à nos gens, à nos enfants...Et ce, tous ensemble.
Je vous remercie de votre attention.