« Ces coupures sont inhumaines. Les distinctions de couverture selon la catégorie de réfugiés et le pays d’origine sont discriminatoires et arbitraires. Un grand nombre de demandeurs d’asile sont privés de toute couverture fédérale pour les soins de santé, même quand leur vie est en danger, sauf s’ils souffrent d’une maladie qui pourrait mettre les autres à risque. » a dénoncé la Dre Marie-Jo Ouimet, médecin de famille bénévole au Projet migrants de Médecins du monde.
Avant les coupures, le PFSI offrait aux demandeurs d’asile et réfugiés une couverture semblable à celle des Canadiens à faible revenu. Suite aux coupures, la plupart des demandeurs d’asile et réfugiés ont perdu l’accès aux soins dits « complémentaires » tels que la psychothérapie, les soins de réadaptation, les soins dentaires et optométriques de base, ainsi qu’à la grande majorité des médicaments. Au cours de la dernière année, les impacts délétères des coupures sur la santé de ces patients ont été documentés dans de nombreuses situations.
Bien que plusieurs autres provinces couvrent maintenant certains des soins de santé affectés par les coupures au PFSI, le Québec est la seule province qui s’est engagée à compenser la plupart de ces coupures pour l’ensemble des demandeurs d’asile en couvrant le coût des médicaments et des soins médicaux et hospitaliers. « Cette décision louable est un pas dans la bonne direction. Toutefois, le gouvernement québécois ne couvre pas plusieurs des services jadis couverts par le PFSI. Par ailleurs, la complexité administrative du système provincial de compensation décourage plusieurs soignants de traiter les patients réfugiés. L’accès aux soins doit être simplifié et facilité. » a revendiqué la Dre Camille Gérin, secrétaire-trésorière de Médecins québécois pour le régime public.
« Le droit à la santé ne dépend pas du statut migratoire. Ces coupures représentent un affront à la dignité de nos patients. Nous nous joignons à nos collègues aujourd’hui réunis dans 17 villes différentes du Canada pour dénoncer les coupures du gouvernement Harper et revendiquer leur annulation afin de garantir un accès gratuit et équitable à l’ensemble des soins requis pour tous les demandeurs d’asile et les réfugiés. » a conclu le Dr Juan Carlos Chirgwin, médecin de famille au CLSC Parc-Extension travaillant auprès des réfugiés.