Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

Tournée du SPGQ au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie - Emplois en région : Québec doit mettre fin à l'hémorragie

RIMOUSKI, QC, le 8 sept. 2014 - « Chaque jour, les 240 professionnels du Bas-Saint-Laurent font la preuve de leur utilité. Ils sont les gardiens de l’expertise de la fonction publique québécoise ». Tel est le message que vient de livrer le président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), M. Richard Perron, lors d’une rencontre à Rimouski des professionnels membres du SPGQ. Cette rencontre clôturait une tournée de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent visant à prendre le pouls de la situation des 400 membres, à intervenir pour la défense de leurs emplois en région et à promouvoir des services publics de qualité et adaptés aux besoins de la population.

M. Perron a exprimé son inquiétude en lien avec la Commission de révision permanente des programmes qui vise à dégager des économies de 3,2 milliards $ dès 2015. « Sur le terrain, les membres me disent que nous déshabillons Jean pour habiller Jacques et que leur direction impose qu’ils fassent moins avec... moins ! Par exemple, des postes ont été abolis à la direction régionale du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) à Rimouski, mais ces mêmes postes ont ensuite été affichés à Québec avec la même description de tâches. Pire : ces postes sont proposés à ceux qui perdront leur emploi ici ! Aucune économie n’est donc réalisée et, en prime, des bons emplois sont perdus en région », indique M. Perron.

Le SPGQ s’inquiétait que la fermeture des directions régionales du MELS ne soit qu’une première étape menant à l’abolition des directions régionales d’autres ministères et organismes. Les craintes du SPGQ se sont confirmées car la tronçonneuse gouvernementale s’est abattue sur le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Parmi les 54 mises à pied, 36 sont prévues pour les membres du SPGQ (dont 17 biologistes et 2 agents de recherche et de planification socio-économique). Ce geste privera le Québec d’une expertise scientifique en gestion de la faune et ouvrira la porte au laisser-faire.

Ensuite, la hache gouvernementale s’est abattue sur le Programme de création d’emplois en forêt (PCEF) dont le financement dégringolera de 15 à 6 millions $. « Le PCEF avait pourtant permis de créer 845 emplois en aménagement forestier au cours de l’année 2012-2013, dont de nombreux emplois dans le Bas-Saint-Laurent, une région durement touchée par la crise forestière », dénonce M. Perron.

Puis, le projet d’un centre d’expertise en gestion informatique à Rimouski a été sérieusement remis en question par le président du Conseil du trésor du Québec et ministre responsable de la Révision permanente des programmes, M. Martin Coiteux. Ce projet pourrait pourtant permettre des économies dans les dépenses informatiques, notamment en réduisant le recours abusif à la sous-traitance, et contribuer à rebâtir l’expertise à l’interne qui fait cruellement défaut au gouvernement du Québec.

« Faire planer le spectre de coupes massives dans les programmes, c’est brandir l’épouvantail d’un saccage douloureux des effectifs des professionnels du gouvernement du Québec. Nous pouvons donc anticiper un plus grand recours à la sous-traitance et l’appauvrissement de l’expertise gouvernementale, ce qui conduit, comme nous le savons, à des abus outranciers et à des gestes éthiquement douteux, comme nous le rappelle tristement la commission Charbonneau », conclut M. Perron.

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