Édition du 17 décembre 2024

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Togo : Bavures policières et arrestations au menu à Lomé

Beaucoup de militants de l’UFC et autres sympathisants de l’opposition étaient mobilisés ce matin à l’appel de l’UFC. Ils ont été violemment dispersés par des jets de gaz lacrymogène. On dénombre de nombreux blessés.

Scène de violences ce matin (10 août NDLR) au quartier Nyékonakpoè, où devait se tenir le congrès extraordinaire convoqué par le Bureau national de l’UFC, contesté par Gilchrist Olympio et interdit par les ministre Bodjona et Titikpina. Prévu pour se tenir ce matin au Foyer de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo à Nyékonakpoé, à Lomé, le congrès extraordinaire convoqué par le Bureau national de l’Union des Force de Changement ( UFC) a été empêché ce matin, à Lomé. Un communiqué conjointement signé par les ministres Pascal Bodjona de l’Administration du territoire et le Col. Atcha Titikpina de la Sécurité, a interdit la veille, la tenue de ce congrès.

Selon les deux ministres, militants du Rpt et très proches collaborateurs de Faure Gnassingbé, seul Gilchrist Olympio, président de l’UFC, peut signer un acte pour convoquer un congrès du parti.

Temporairement exclu du parti pour faute grave, suite à sa décision unilatérale d’entrer au gouvernement d’union et de large compétence, Gilchrist Olympio a convoqué un congrès pour les 11 et 12 août 2010. Un congrès convoqué par le Bureau national qu’il a recomposé seul, en remplacement de celui élu au dernier congrès du parti, tenu en 2008.

Ce matin, des gendarmes ont été déployés tôt pour ériger des cordons à l’entrée des différentes rues, menant au lieu prévu pour le congrès et au siège du parti. Dans les locaux du siège du parti à Lom-Nava, des délégués du parti venus de l’intérieur du pays et qui y étaient, ont escaladé les murs des maisons voisines pour échapper aux gendarmes. D’autres jeunes qui ont monté la garde la veille dans l’enceinte de l’Eglise Evangélique Presbytérienne, y sont restés. Des informations font état de ce que des personnes en tenue civile, escaladent les murs, sous la protection des gendarmes, pour des raisons qu’ont ignore.

Beaucoup de militants de l’UFC et autres sympathisants de l’opposition étaient mobilisés ce matin à l’appel de l’UFC. Ils ont été violemment dispersés par des jets de gaz lacrymogène. On dénombre de nombreux blessés. A bord de voitures banalisées dont une 4X4 immatriculée RT 9746 AG, des hommes habillés en tenue civile violentent et embarquent les militants habillés en jaune avec logo de l’UFC. C’est le cas d’un jeune homme surpris sur l’esplanade de l’UTB circulaire. Violenté à coups de matraques et autres cordelettes, il a été jeté dans une voiture de la gendarmerie. La scène se passait aux environs de 9H30, en présence d’une foule hurlant sa colère. Ces violences sont constatées par les observateurs du Bureau du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme ( HCDH).

Par deux fois, le Secrétaire général de l’UFC, Jean-Pierre Fabre est arrivé sur les lieux prévus pour la tenue du congrès. Sa voiture a été prise dans une course de chasse poursuite, avec jets de gaz. Idem pour le président du parti, Obuts (dissout) Agbéyomé Kodjo. Chaque apparition de ces leaders soulève des ovations de la foule.

Les échauffourées ont duré environ quatre heures au quartier Nyékonakpoé. On ignore si la tension va baisser dans la journée. Les militants attendent toujours la tenue du congrès. Selon le secrétaire à la communication de l’UFC, Eric Dupuy, le congrès aura bien lieu dans la journée. Il a déploré l’arrestation de certains délégués du parti, venus de l’intérieur. « Les Togolais doivent remercier Gilchrist Olympio d’accepter que les Togolais soient victimes de brimades pour le conforter dans son alliance avec le pouvoir.

Aux environs de 9H10, Un officier français, qui s’est présenté comme un conseiller du Régiment des Commandos de la Garde Présidentielle (RCGP), a vu sa voiture en peu abimé alors qu’il insistait pour passer malgré l’attroupement des militants sur la voie. Ce dernier prétextant qu’un journaliste a pris sa photo, ce dernier a menacé de faire appel aux militaires du RCGP pour venir « mettre l’ordre ». Malgré les protestations des journalistes, il a fouillé en vain le film de l’appareil, sans voir son image. « Vous effacé la photo ou je mets un coup sur l’appareil », a menacé cet officier français.

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