« Nous ne sommes pas les seuls à le dire, cette taxe ne se justifie en rien. Les tribunaux l’ont maintes fois statué, les prétentions américaines voulant que notre industrie soit subventionnée en raison du faible prix de la fibre sont fausses. C’est une guerre commerciale, ça n’a rien à voir avec le droit », a déploré Renaud Gagné, directeur québécois.
Même si les taux ne sont pas aussi élevés que certains l’avaient prédit, un fait demeure, ces droits compensatoires imposeront une pression sur l’industrie mettant en péril les emplois, les usines ainsi que les opérations forestières. « De plus, on ne connaît pas encore ce qui se passera avec de possibles quotas ou d’autres taxes anti-dumping, ce qui pourrait aggraver davantage la situation », a expliqué M. Gagné.
Le fédéral appelé à agir
Si Québec se montre proactif pour soutenir l’industrie et les travailleurs, force est de constater que le fédéral tarde à mettre en place des mesures. « Pour paraphraser un titre de roman célèbre, on se sent pris dans un mauvais film intitulé « Chronique d’un conflit annoncé » », a commenté le directeur québécois d’Unifor. « Depuis des mois maintenant, nous demandons au fédéral de mettre l’épaule à la roue. Ces taxes sont annoncées depuis longtemps, ce n’est pas comme s’ils ne le savaient pas », a poursuivi le dirigeant syndical.
Le syndicat demande notamment au fédéral :
– La mise en place d’un programme spécial d’assurance-emploi pour les travailleuses et travailleurs qui seraient affectés ;
– L’accès à des garanties de prêts pour les entreprises concernées ;
– Des incitatifs fiscaux et autres pour l’utilisation du bois dans la construction ;
– Des exigences à utiliser le bois dans les travaux d’infrastructure lorsque c’est possible ;
– Des programmes de soutien à la diversification de la production en soutenant les conversions d’usines.
« Nous savons que cette guerre va durer et c’est pourquoi il faut penser à mesures de longue durée », a conclu Renaud Gagné.
Au Québec, l’industrie forestière emploie près de 60 000 travailleuses et travailleurs et représente un chiffre d’affaires de 15 milliards de dollars. Cette industrie est plus importante que l’industrie minière et aéronautique. Sur 250 municipalités qui vivent de l’industrie du bois d’œuvre, 135 en dépendent exclusivement au Québec.
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