Manifestation devant le Parlement du Canada le premier jour du Forum social des peuples, le 21 août. Alors que plusieurs estiment qu’environ 2 500 personnes se promenaient au début du Forum le 21 août sur le campus, au bout du compte, on mentionne que près de 5 000 personnes ont participé à l’un des 500 ateliers au cours des quatre jours que durait le Forum. Il s’agit du plus vaste rassemblement d’organisations sociales et progressistes du Canada, depuis le Sommet des peuples qui s’est tenu à Québec en 2001. Une avancée majeure que présente ce rassemblement pancanadien est la forte présence autochtone, provenant de plusieurs nations et régions au Canada, ce qui consacre, au-delà de 2001, le caractère historique à l’événement.
Une assemblée de convergence qui concentre le tir sur les politiques du gouvernement Harper
L’Assemblée de convergence qui s’est tenue le dimanche matin a mis en relief l’importance d’agir sans délai contre les politiques du gouvernement conservateur. La déclaration annonce qu’à court terme, nous devons propulser l’actuelle convergence des mouvements sociaux vers un rôle actif, non partisan, et mener une campagne combattive contre les conservateurs. (…) Notre appel est large et s’adresse à toute la population et aux autres mouvements, un appel à travailler ensemble pour battre les conservateurs. (Déclaration de l’assemblée des mouvements sociaux, Forum social des peuples, août 2014).
Les élections générales au Canada sont prévues d’ici environ un an. Une des préoccupations du rendez-vous des mouvements sociaux était de mettre en branle une mobilisation capable de proposer des alternatives sur le fond des politiques néolibérales.
Plusieurs discussions ont eu lieu sur le type de riposte à mener dans la prochaine période, qui va du développement d’un mouvement d’opposition extraparlementaire aux politiques néolibérales à des campagnes concrètes dans des comtés ciblés pour battre les candidatures du Parti conservateur. De toute évidence, on doit s’attendre à une période intense de promotion des raisons pour lesquelles la population canadienne ne doit pas renouveler son appui aux conservateurs et en quoi les orientations néolibérales desservent le bien commun.
Assemblée de convergence en éducation au Forum social des peuples150 personnes à l’assemblée de convergence en éducation
Près de 150 personnes ont participé à l’assemblée de convergence en éducation. Animée par deux membres du comité exécutif de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (CSN), la plupart des plus importantes organisations syndicales enseignantes représentant tous les ordres d’enseignement étaient présentes : l’Association canadienne des professeur-es d’université, la Centrale des syndicats du Québec, la Fédération autonome de l’enseignement, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, ainsi que des représentants de réseaux syndicaux provinciaux, tels ceux d’Ontario et de Nouvelle-Écosse, etc. Plusieurs associations étudiantes, dont l’Association pour une solidarité syndicale étudiante et la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants, et différentes organisations syndicales du personnel professionnel et de soutien du secteur formel étaient aussi présentes.
À la faveur notamment de l’atelier tenu sur la situation en éducation des adultes par l’ICÉA et le Réseau pour le développement de l’alphabétisation et des compétences (RESDAC), des organismes communautaires étaient aussi présents qui donnaient à l’événement une dimension jamais vue. C’est là une des raisons qui a permis d’exprimer au sein de l’atelier les préoccupations du mouvement pour le droit à l’éducation tout au long de la vie et de promouvoir une vision plus large du droit à l’éducation.
En effet, la déclaration synthèse de l’assemblée de convergence, disponible ci-dessous, débute en réitérant que « l’éducation est un droit fondamental pour tous les êtres humains, et ce, tout au long de la vie » et elle « insiste pour que l’on reconnaisse l’importance de toutes les formes d’éducation et d’apprentissage, qu’elles soient populaires ou offertes par les groupes communautaires ». On y retrouve aussi uneproposition de suivi qui devrait favoriser la mise en place d,une large coalition pancanadienne en éducation formelle, mais aussi non formelle.
Il reste que, aussi historique qu’il ait été lors de cette rencontre en réunissant tous les ordres d’enseignement au Québec comme au Canada, les communautés amérindiennes étaient absentes. Il s’agit là d’un défi à relever pour bâtir un véritable front commun pancanadien en éducation. Nous ferons la mise à jour du document final bientôt.