Tiré de Enttre les lignes et les mots
Publié le 9 octobre 2021
Alors que ces ouvriers mettaient fin provisoirement à la grève, les conducteurs de camions et d’engins du complexe pétrochimique de Gatchsaran commençaient une grève le 3 octobre.
Le syndicat des ouvriers de la canne à sucre de Haft-Tapeh (non reconnu et même interdit par le gouvernement) annonce le 8ème jour de grève pour ce 5 octobre 2021. Les travailleurs sont sortis de leur lieu de travail pour manifester dans les rues de la ville de Suse (Chouch en farsi). Leurs revendications sont : paiement des arriérés de salaire, désignation de la direction de l’entreprise (l’actuelle direction est démise par décision judiciaire), réintégration des ouvriers licenciés (pour avoir participé à divers mouvements de Haft-Tapeh), prolongement des contrats de travail des ouvriers saisonniers et de ceux de la section de suppression des parasites, arrêt des poursuites judiciaires envers l’avocate Farzaneh Zilaïy (avocate des ouvriers de Haft-Tapeh, poursuivi pour cela et ce sont les ouvriers qui prennent sa défense).
Ce 5 octobre, quelques 500 ouvriers de la mine de cuivre à ciel ouvert de Sungun (située à 130 kms. de Tabriz, capitale de la province de l’Azerbaïdjan de l’Ouest) ont débrayé et se sont rassemblés devant les bureaux des sociétés sous-traitantes. En effet, ils sont éparpillés dans 5 entreprises différentes. Ils exigent l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail. Ils sont obligés de travailler sous des CDD de trois mois alors que certains d’entre eux ont entre 15 à 20 ans d’ancienneté.
Les ouvriers des mines de charbon de Kerman sont en grève depuis 8 jours. Mais le 4 octobre les forces de police de « l’unité spéciale » sont venues réprimer leur rassemblement pacifique au carrefour de Dachtkhak près de Kerman. Une femme et un enfant ont été blessés et transportés à l’hôpital.
Ces mines sont soit privées soit semi-publiques. Les ouvriers exigent l’égalité des salaires des deux secteurs et la fin des CDD (de 89 jours). Ils veulent aussi que les cotisations de la sécurité sociale soient payées et un plan des carrières soit établi. Ils sont entre 900 à 1000.
Les enseignant∙es, du primaire au lycée, ont organisé partout en Iran des rassemblements et protestations. Ce dimanche (jour non férié en Iran) 3 octobre 2021, les enseignants et enseignantes se sont rassemblés dans 50 villes pour leurs revendications, pour les salaires et contre les néfastes lois mijotées actuellement à l’Assemblée islamique (le parlement iranien). Les enseignant∙es ont protesté aussi contre le maintien en détention d’une quinzaine de collègues dans les prisons. L’arrestation d’Aziz Ghassemzadeh ce même dimanche 3 octobre a particulièrement ému, non seulement les enseignant∙es mais beaucoup de téléspectateurs et téléspectatrices. Ghassemzadeh est un enseignant qui milite dans le Centre syndical des instituteurs du Guilan (province au nord du pays). Le Conseil de coordination des Centres syndicaux des enseignants d’Iran avait appelé aux rassemblements du 3 octobre. Ghassemzadeh était en train d’expliquer en direct sur une chaîne de télévision de langue persane à l’étranger les buts et revendications des enseignant∙es pour ces rassemblements. Tout d’un coup, plusieurs agents de la police politique du régime ont frappé à la porte et sont entrés en la forçant. Ghassemzadeh a dit à la télévision : « les agents de sécurité arrivent. » Son portable est resté allumé pendant un certain temps. L’on entend alors sa mère qui supplie les agents de ne pas faire violence à son fils et de ne pas l’amener à la prison. Un agent s’aperçoit que téléphone fonctionne et le coupe violemment. Bien que plusieurs dizaines de milliers d’internautes aient exigé, sur les réseaux sociaux, la libération de Ghassemzadeh mais il est actuellement toujours en détention et l’on craint qu’il soit torturé.
Rajoutons pour finir que plusieurs militants ouvriers sont soit en prison soit convoqués pour y aller, entre autres :
Chapour Ehsani-Rad, condamné à 5 ans fermes et actuellement à la prison du Grand Téhéran ;
Nahid Khodadjou, condamnée à 5 ans fermes et convoquée pour application de peine ;
Nasrin Djavadi, condamnée à 5 ans fermes et convoquée pour application de peine ;
Heydar Ghorbani, condamné à 11 ans fermes ;
Sadjad Chokri, condamné à 5 ans fermes actuellement à la prison d’Evin ;
Arach Djouhari, condamné à 10 ans fermes et actuellement à Evin.
La liste des prisonniers ouvriers et enseignants n’est pas exhaustive et le nombre de grèves ouvrières non plus.
http://www.laboursolidarity.org/Soutenons-les-nombreuses-greves
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