Nathalie Savard, présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), et Claire Montour, présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), ont profité de la tenue du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord (CISSS de la Côte-Nord) pour manifester et interpeler, une fois de plus, les membres du conseil d’administration. Elles ont dénoncé les conditions de travail inacceptables du personnel et démontré l’urgence d’agir pour corriger la situation très préoccupante, notamment aux centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Manicouagan.
Trop d’histoires d’horreur
En effet, la présidente du SIISNEQ-CSQ rappelle que les travailleuses et les travailleurs sont épuisés, abandonnés à eux-mêmes et ne voient pas la lumière au bout du tunnel. D’ailleurs, les taux d’absentéisme le démontrent : « On parle d’un taux d’absentéisme de 8,80 % chez les infirmières et infirmiers, de 9,94 % chez les infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires, et de 8,65 % chez les inhalothérapeutes. En 15 ans de carrière syndicale, je n’ai jamais entendu autant d’histoires d’horreur ! Que l’on pense au personnel non remplacé, aux équipes de travail obligées de composer, sans plus de personnel, avec l’ajout de lits de dépannage, aux gestionnaires irrespectueux envers le personnel et aux milieux de travail non sécuritaires ».
Gestion débridée et irresponsable
Nathalie Savard ajoute qu’en plus de devoir accomplir leur propre travail, des infirmières et infirmiers, des infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires, et des inhalothérapeutes se retrouvent à jouer le rôle d’agents de sécurité, de réceptionnistes, d’agentes administratives, etc. « Des infirmières en retrait préventif sont confrontées à des situations qui mettent en danger la santé de leur futur enfant. On leur demande également de faire du travail pour lequel ils ne sont pas qualifiés, et ce, au nom de l’entraide. La gestion débridée et irresponsable du CISSS de la Côte-Nord atteint des sommets », s’exclame la présidente du SIISNEQ-CSQ.
Une entente estivale peu publicisée
Nathalie Savard ajoute que, pendant que les conditions de travail se détériorent rapidement, plusieurs membres du personnel abandonnent leur profession ou partent prématurément à la retraite. « Nous avons convenu d’une entente pour stabiliser les équipes durant la période estivale, mais l’employeur n’a pas fait les efforts nécessaires pour aller recruter du personnel supplémentaire afin de respecter ses engagements. En parallèle, le CISSS de la Côte-Nord continue de fusionner des centres d’activités en exigeant encore plus de polyvalence de la part des infirmières et infirmiers, des infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires, et des inhalothérapeutes », constate la leader syndicale.
Les chiffres avant les êtres humains
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, est choquée de constater que les seules actions concrètes de l’employeur sont concentrées autour de son objectif de l’atteinte de l’équilibre budgétaire. « Les dirigeants du CISSS de la Côte-Nord ont malheureusement adopté l’approche libérale, c’est-à-dire qu’ils font passer les colonnes de chiffres avant les êtres humains. Ainsi, pendant qu’ils foncent de l’avant vers leur cible visant à récupérer près de 10 millions de dollars sur trois ans, ils ne mettent pas les efforts nécessaires pour améliorer les conditions de travail du personnel et les soins à la population », dénonce Claire Montour.
Mobilisation en vue du 1er octobre
Cette dernière ajoute qu’à deux jours de la fin de la session parlementaire à Québec, il est important de se mobiliser pour que d’autres choix soient faits pour notre réseau public de santé et de services sociaux.
« D’ici l’élection du 1er octobre prochain, nous allons encourager non seulement nos membres à se mobiliser, mais également la population, qui aura son mot à dire, entre autres, sur l’avenir de notre réseau public. Le gouvernement Couillard, et particulièrement le ministre Gaétan Barrette, ont largement démantelé notre réseau public, à un point extrêmement inquiétant. Nous devons absolument reprendre le contrôle en faisant savoir au prochain gouvernement, peu importe le parti, que nous revendiquons une vaste reconstruction de notre réseau public accessible et universel », conclut Claire Montour.
Urgence d’agir…
Nous demandons à l’employeur de prioriser les dossiers. Il faut arrêter de courir cinquante lièvres à la fois et s’attaquer aux vrais problèmes, soit la pénurie de personnel pour la période estivale, régler rapidement les difficultés qui apportent leur lot de frustrations sur le terrain, conclure la négo locale, etc. Il faut travailler ensemble, employeur et syndicat, si nous voulons trouver des solutions rapidement et les appliquer, des solutions qui ne visent surtout pas qu’à faire des économies budgétaires.
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