Une centaine de militant-es de la CSN occupent actuellement les bureaux de la RAMQ à Montréal. Ils en ont contre le laxisme de cet organisme envers le corps médical. La RAMQ a pourtant pour mandat de s’assurer d’une bonne application de la rémunération des médecins. Un récent rapport du Vérificateur général nous apprenait que les coûts associés à la rémunération des médecins ont explosé dans les dernières années et dépassent de 800 millions les coûts initialement prévus dans la dernière entente avec le gouvernement. L’application de la rémunération des médecins est devenue tellement complexe qu’une comptabilité créative se crée pour augmenter au possible les revenus des médecins. Le Vérificateur général note aussi que la RAMQ ne prend pas tous les moyens de contrôle nécessaires pour limiter les cas de fraude. Pour cause, la RAMQ avouait cette semaine n’avoir fait aucune sanction sur cette question.
« La RAMQ doit cesser de se faire complice de la hausse faramineuse de la rémunération des médecins. La RAMQ n’utilise pas ses pouvoirs pour amender les médecins fautifs qui en profitent pour s’en mettre plus dans les poches. Pendant ce temps, le réseau de la santé et des services sociaux subit chaque année des compressions importantes qui réduisent le bassin de services offerts à la population. En plus, les travailleuses et travailleurs du réseau continuent de s’appauvrir pendant ce temps. C’est deux poids, deux mesures », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.
La privatisation du réseau de la santé et des services se poursuit
La RAMQ est aussi laxiste dans le dossier des frais accessoires, nouvelle voie tracée de la privatisation du réseau de santé et de services sociaux. Des cliniques médicales ont chargé des frais illégaux à leurs patientes et patients pendant des années sans que la RAMQ n’intervienne. Plutôt que d’agir contre ces frais illégaux, le gouvernement Couillard a plutôt choisi de les légaliser, forçant ainsi la population à payer pour des services qui devraient être couverts par le régime public.
« C’est maintenant à eux de payer ! Avec le budget provincial qui s’en vient, le gouvernement Couillard doit appliquer des mesures concrètes pour un meilleur partage de la richesse. Le dossier de la rémunération des médecins démontre qu’il y a de la richesse au Québec. C’est au gouvernement d’agir. Il est grand temps de revoir notre fiscalité pour mieux financer nos services publics », déclare Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).
