Édition du 18 juin 2024

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Premières Nations

Selon le Chef national de l'APN, la mise à jour de la GRC concernant le rapport sur les femmes autochtones disparues et assassinées constitue un « urgent appel à l'action pour résoudre une crise nationale »

OTTAWA, le 19 juin 2015 - Le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Perry Bellegarde, a déclaré aujourd’hui que la surreprésentation des femmes autochtones parmi les cas de disparition et d’assassinat au Canada exige la prise de mesures concrètes. Cette déclaration survient à la suite de la publication aujourd’hui par la GRC d’une mise à jour pour 2015 du document intitulé Les femmes autochtones disparues et assassinées : Un aperçu opérationnel national, lequel révèle que 32 femmes autochtones ont été victimes d’homicides depuis mai 2014 dans les territoires relevant de la GRC (soit plus des deux tiers de tous les cas d’homicides de femmes pour la même période) et que 174 autres femmes autochtones ont été portées disparues par les divers services de police.

« Il ne faut pas que le nombre de femmes autochtones disparues et assassinées demeure une simple statistique », a déclaré le Chef national de l’APN, Perry Bellegarde. « Le moment est venu de prendre des mesures qui montrent que la vie des femmes et des filles autochtones compte vraiment. Le rapport publié aujourd’hui constitue un autre urgent appel à l’action pour résoudre une crise nationale. Nous ne pouvons ignorer l’évidence ni la réalité. Les femmes autochtones sont considérablement et tragiquement surreprésentées parmi les cas de disparition et d’assassinat dans ce pays. Ce problème ne touche pas exclusivement les Premières Nations ; il concerne l’ensemble de la population canadienne, et nous avons tous un rôle à jouer. »

En 2014, la GRC a signalé un total de 225 cas de disparition et d’assassinat non résolus dans les territoires relevant des différents services de police au Canada. Les données qui viennent d’être mises à jour révèlent que 106 homicides et 98 disparitions (dans des circonstances inconnues ou sur lesquelles pèse un soupçon d’actes suspects) demeurent non résolus. Parmi les autres données importantes, mentionnons le fait que la vaste majorité des victimes de violence, autochtones ou non autochtones, connaissaient leur agresseur. Cette constatation était déjà ressortie du rapport de 2014.

« La GRC prend des mesures importantes pour collaborer avec les Premières Nations », a indiqué le Chef régional de l’APN, Cameron Alexis, qui est responsable du dossier relatif aux services de police pour l’APN. « Les responsables de tous les territoires doivent se demander ce qu’ils peuvent faire pour assurer la sécurité des femmes et des filles autochtones. Nous devons mener une enquête nationale pour trouver les causes profondes de ce problème et trouver des solutions à long terme, et des mesures immédiates doivent être prises pour assurer leur sécurité dès maintenant. Tous les services de police municipaux et accrédités de ce pays, y compris la police militaire, doivent travailler de concert dans les dossiers touchant les services policiers autochtones, notamment les cas de disparition et d’assassinat de femmes autochtones. La tenue d’un forum national sur les services de police autochtones a été recommandée, mais le gouvernement fédéral n’y a pas donné suite même s’il continue d’affirmer publiquement avoir mis 25 millions de dollars de côté à cette fin. Les mesures concrètes se font toujours attendre ! En tant que Chef régional sortant, j’ai été très déçu de la réaction du gouvernement fédéral pendant que j’essayais de servir notre peuple. »

Les membres des Premières Nations continuent de faire pression pour assurer un soutien adéquat aux initiatives en matière de prévention et de sécurité ainsi que la mise sur pied d’une commission nationale d’enquête publique sur les femmes autochtones disparues et assassinées.

Une rencontre nationale sur la justice et les services de police (organisée à la suite de la table ronde nationale sur l’élimination de la violence à l’encontre des femmes et des jeunes filles autochtones qui a eu lieu en février 2015) devrait se dérouler à Winnipeg, au Manitoba, plus tard cette année, donnant ainsi l’occasion d’élaborer un plan détaillé pour des mesures coordonnées et des changements dans un certain nombre de territoires.

L’aperçu opérationnel national de 2014 était fondé sur les données recueillies auprès de tous les services de police de 1980 à 2012. La mise à jour de l’aperçu opérationnel national pour 2015 est basée sur les données de la GRC pour la période 2013-2014.

Le rapport peut être consulté à l’adresse http://www.rcmp-grc.gc.ca/pubs/abo-aut/mmaw-fada-fra.htm.

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