Trois-Rivières, le 16 décembre 2008. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) et le Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes, infirmières auxiliaires du Cœur-du-Québec (SIIIACQ-CSQ) demandent au gouvernement Charest de débuter son nouveau mandat sur le bon pied en santé, en adoptant un moratoire sur l’ouverture de toute nouvelle clinique privée au Québec et en débutant enfin la construction de la nouvelle aile promise depuis longtemps au Centre de santé et de services sociaux de Trois-Rivières (CSSSTR).
Les demandes de la CSQ, de la FSQ-CSQ et du SIIIACQ-CSQ ont été rendues publiques aujourd’hui dans le cadre d’une conférence de presse qui se déroulait à Trois-Rivières et à laquelle participaient le président de la Centrale, M. Réjean Parent, la présidente de la Fédération, Mme Monique Bélanger, ainsi que la présidente du syndicat régional, Mme Claire Montour.
Nécessité de nommer un ministre de la Santé « sûr »
Le président de la CSQ reprend donc à son compte la proposition faite par la chef du Parti Québécois, Pauline Marois, au cours de la dernière campagne électorale.
« Le virage à 180 degrés de l’ex-ministre de la Santé, Philippe Couillard, en faveur du secteur privé nous inquiète sérieusement. Comment a-t-il pu nous faire croire qu’il était le défenseur de notre système public de santé alors qu’en réalité, comme on le constate aujourd’hui, il pensait tout le contraire ? Philippe Couillard a trompé tout le monde et nous ne souhaitons pas que l’histoire se répète. Jean Charest doit donc s’assurer de nommer un ministre de la Santé qui est « sûr » comme défenseur de notre système public, et exiger de lui qu’il le prouve en adoptant un moratoire pour empêcher l’ouverture de toute clinique privée au Québec », soutient M. Réjean Parent.
Des ouvertures au privé à refermer au plus vite
M. Parent souhaite également que le prochain ministre de la Santé, quel qu’il soit, s’engage à refermer les ouvertures au privé, via la loi 33, faites par Philippe Couillard juste avant sa sortie pour aller œuvrer à défendre les intérêts du privé.
« La démarche suivie par Philippe Couillard sent la trahison à plein nez envers les Québécoises et les Québécois. Le gouvernement Charest doit rétablir le niveau de confiance de la population à son égard comme protecteur de notre système public de santé et pour ce faire, il doit défaire les manigances de son ex-ministre de la Santé en faveur du privé, qui se sont traduites par l’adoption de la loi 33, et les modifications qui y ont été apportées », dénonce le président de la CSQ.
Une offre de primes à revoir
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Mme Monique Bélanger, interpelle le prochain ministre de la Santé afin qu’il s’assoie rapidement avec les représentantes et les représentants des infirmières et des infirmières auxiliaires pour faire le point sur les primes promises par les libéraux lors de la campagne électorale.
« Nous l’avons dit lors de la campagne électorale et nous le répétons maintenant : l’offre de primes ciblées telle que proposée par Jean Charest ne fait qu’entretenir l’insatisfaction et la frustration chez l’ensemble de nos membres. La surcharge de travail et les longues semaines de travail sont des réalités qui accablent toutes les infirmières et les infirmières auxiliaires, et non pas seulement celles qui débutent ou finissent leur carrière », explique Mme Bélanger.
Des augmentations salariales pour tout le monde
La présidente de la FSQ-CSQ presse donc le premier ministre Jean Charest et son prochain ministre de la Santé à revoir l’offre des libéraux de façon à l’appliquer à tout le monde.
« C’est l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de la santé qui mérite des augmentations de salaire. Le gouvernement doit donc modifier sa proposition pour agir plus équitablement à l’égard de toutes et tous, et éviter de générer lui-même de nouvelles tensions dans un système qui n’en a surtout pas besoin », ajoute Mme Bélanger.
Tenir les vieilles promesses avant les nouvelles
De son côté, la présidente du SIIIACQ-CSQ, Mme Claire Montour, exige du gouvernement Charest qu’il passe enfin aux actes pour ce qui est de la réalisation d’une nouvelle aile au CSSSTR.
« Cette étape, visant à compléter le projet d’une nouvelle bâtisse en hébergement, a fait l’objet de promesses lors des deux premières élections du gouvernement Charest, soit en 2003 et en 2007, et les travaux ne sont toujours pas débutés. Il me semble qu’il serait urgent que Jean Charest réalise ses vieilles promesses avant d’en faire de nouvelles », mentionne Mme Montour.
Des besoins urgents qui ont augmenté
La présidente du SIIIACQ-CSQ précise que ça presse, d’autant plus que les installations actuelles sont vétustes. De plus, la député de la région, Mme Danielle St-Amant a promis, lors de la campagne électorale, de s’occuper prioritairement de la phase 2 au CHRTR. « Le débordement à l’urgence et le manque de lits en médecine sont toujours des problèmes criants. Et un département adéquat pour le programme personnes âgées est plus que nécessaire. Elle doit maintenant tenir parole. L’ex-ministre de la Santé a aussi promis des dénouements dans notre région en matière de santé dès le début de l’année 2009, il ne faut surtout pas qu’il ne s’agisse que de promesses électorales ayant servi à obtenir des votes », déclare Mme Montour.
« L’engagement a été pris il y a cinq ans parce qu’il y avait des besoins. Il n’est toujours pas réalisé et les besoins n’ont fait qu’augmenter depuis. Ça n’a aucun sens de faire traîner les choses plus longtemps parce que c’est la qualité des soins et des services que nous devons assurer aux personnes âgées de notre région qui est affectée », déplore Mme Claire Montour.
Profil de la CSQ et de la FSQ-CSQ
La Centrale des syndicats du Québec représente quelque 155 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public, la grande majorité dans le secteur de l’éducation. Elle est présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications. La FSQ-CSQ représente près de 7000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : CHSLD, CH, CLSC, centres de réadaptation, dispensaires, régies régionales, établissements privés conventionnés et Héma-Québec.