Marie-Hélène Fortier, du Regroupement des femmes sans emploi du Nord de Québec, un groupe membre du FCPASQ, rapporte les injustices dont elle est témoin : « Pour une personne assistée sociale, le choix de faire vie commune avec la personne qu’elle aime ça veut dire perdre son autonomie économique. Pour les couples dont un des conjoints travaille, même à temps partiel et au salaire minimum, l’autre conjoint sera totalement privé de revenu et devra vivre à son crochet. Il n’y a personne qui a envie de faire vivre son conjoint ou sa conjointe de son maigre salaire. Personne n’a envie de dépendre financièrement de l’autre. Les personnes assistées sociales se sentent criminelles de vivre en couple, parce que c’est l’État qui gère leur vie amoureuse et elles doivent faire face à des enquêtes intrusives sur leur vie privée ».
Mme Fortier dénonce cette autre situation où l’entraide est pénalisée. Dans le jargon de l’aide sociale on parle de « secours mutuel » comme critère pour déterminer que deux personnes sont en couple. Ça fait que des personnes qui habitent en colocation se voient considérés comme conjoints et retirer leur prestation. Ces personnes accusées sont alors coupables jusqu’à preuve du contraire. Elles portent le fardeau de la preuve, c’est-à-dire que c’est leur responsabilité de démontrer qu’elles ne sont pas en couple mais en colocation.
Le FCPASQ revendique que chaque personne exclue du marché du travail reçoive son propre chèque d’aide sociale afin de garantir l’autonomie économique, le droit d’aimer et le respect de la vie privée de chacun et chacune. Cela commence par offrir des conditions économiques suffisantes permettant réellement à ces personnes de s’en sortir. Tout l’inverse de ce que nous voyons présentement avec les coupures annoncées à l’aide sociale.