Tiré de Europe solidaire sans frontière.
Quelle est la situation sanitaire du pays aujourd’hui ?
La pandémie est bien là, malgré ce que certains disent. L’État malien a annoncé les mesures dites « barrières » : lavage des mains, solutions hydro-alcooliques, masques, distance de 1,50 mètre... Encore faudrait-il que le matériel soit disponible et accessible à tous et à toutes.
Un couvre-feu a été imposé de 21 heures à 5 heures. Tout rassemblement de plus de 50 personnes est interdit. Les transports sont limités.
Quelles dispositions ont été prises pour les travailleurs et les travailleuses ?
Aucune disposition réelle n’est prise, malgré de grandes déclarations à la télévision. Écoles, universités, hôtels, bars, cinémas, aéroports, etc. sont fermés.
Quelles sont les conséquences pour les travailleurs ? Pour la population la plus pauvre en général (chômeurs et chômeuses, sans-abri, secteur informel, etc.) ?
Indépendamment de la crise liée au coronavirus, nous vivions déjà dans une situation très difficile. Pour les cheminot·es, nous en sommes, de nouveau, à quatre mois de salaires non payés. Sous la pression de SYTRAIL, appuyé par la CDTM et aussi le Réseau syndical international de solidarité et de luttes ou la fédération internationale des transports (ITF), l’État malien a fait, plusieurs fois, des déclarations semblant répondre aux revendications ; elles sont restées sans suite. Les camarades malades des séquelles de la grève de la faim de 2018-2019 sont, pour plusieurs d’entre eux, dans un état grave.
www.laboursolidarity.org/Cheminots-maliens-combien-de-morts
L’absence de revenus aggrave la situation. Comme nous disons : « Si le coronavirus ne nous tue pas, la faim aura raison de nous. »
Plus généralement pour la population, on est dans une phase de survie. Le couvre-feu et les fermetures d’activités créent un manque à gagner ; les prix des denrées de première nécessité ne cessent d’augmenter ; les malades craignent d’aller dans les hôpitaux par peur du coronavirus ; la pauvreté s’accroît. Si l’après Covid-19 n’est pas géré, maintenant et différemment, on va vers une famine.
Quelle est la résistance organisée par les mouvements sociaux et syndicaux ? La crise actuelle permet-elle de reproposer publiquement la question d’une rupture avec le capitalisme ; dans quelle perspective ? Avec quelles forces populaires ?
Les centrales syndicales s’organisent. Un recensement est fait, entreprise par entreprise, des mesures à prendre et des revendications à défendre. Mais la crise actuelle montre aussi combien le rôle des syndicats est important, combien leur force est nécessaire pour imposer une alternative au système actuel.
Publié le 4 mai 2020
Mahamame Thienta, secrétaire général du Syndicat des travailleurs du rail de l’Union nationale des travailleurs du Mali (SYTRAIL-UNTM).
SYTRAIL est membre du Réseau syndical international de solidarité et de luttes et du Réseau Rail Sans Frontières .
SYTRAIL est affilié à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM http://www.untm-mali.org/).
Celle-ci est membre la Confédération syndicale internationale.
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