Rappelons que les officiers des traverses de Sorel/Saint-Ignace-de-Loyola, Québec/Lévis, Isle-aux-Coudres/Saint-Joseph-de-la-Rive, Matane/Baie-Comeau/Godbout et Tadoussac/Baie-Sainte-Catherine, votaient sur les offres patronales dans un premier temps et choisissaient ensuite entre la grève générale illimitée ou une grève synchronisée avec les journées de débrayage du Front commun du secteur public.
Le vote s’est déroulé de dimanche à jeudi lors de six assemblées sur les lieux des différentes traverses. Au total, 112 membres ont voté dans les cinq traverses, 112 votes ont été enregistrés au sujet des offres et 111 ont été enregistrés (dont un vote annulé) sur la nature de la grève à poursuivre. Les boîtes de scrutin ont été dépouillées ce matin en présence de délégués des différentes traverses.
« Le message est clair. Les officiers rejettent catégoriquement les offres patronales. Nous invitons maintenant la Société des traversiers du Québec à reprendre les négociations en faisant preuve d’ouverture. Nous sommes conscients que la grève est un moyen de pression qui comporte des inconvénients majeurs pour les usagers. Mais c’est aussi le seul moyen de pression légal dont nous disposons pour avoir un certain rapport de force dans cette négociation », explique le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy.
Les offres rejetées par les travailleurs représentent un net recul sur le plan des conditions de travail. En effet, avec une hausse salariale de seulement 3 % sur trois ans, cela équivaut à une perte de pouvoir d’achat. Ajoutons notamment à cela le report de l’âge de la retraite, les pénalités accrues pour les retraites anticipées, le refus d’intégrer au salaire une prime d’attraction de 6,5 % et le refus de discuter de toutes les demandes syndicales. « Un officier en haut de l’échelle gagnerait seulement 0,85 $ l’heure dans cinq ans. C’est rire du monde, quand on sait que les officiers québécois sont les moins bien payés dans tout le Canada. L’écart ne ferait que s’accroître. Avec de telles offres, il ne faudrait pas s’étonner de voir bientôt une multiplication des départs à la retraite et des difficultés de recrutement », fait valoir le représentant syndical Gordon Ringuette.
Les officiers des traversiers sont en grève depuis le 13 octobre dernier. Le niveau de services essentiels a fait l’objet d’une entente avec la Société des traversiers du Québec, qui a par ailleurs pris soin de la faire entériner non seulement par la Commission des relations du travail, mais aussi par la Cour supérieure.