« La compagnie s’est présentée à la rencontre le torse bombé par les récentes déclarations inappropriées du premier ministre, qui a pris parti contre les syndiqués. Résultat, ABI n’a pas daigné répondre à la contre-proposition syndicale qui comportait plusieurs compromis et a refusé une reprise des négociations en bonne et due forme. Pire, elle laisse planer la menace d’un arrêt de la dernière série de cuves. Les interventions déplacées du premier ministre ont mis de l’huile sur le feu et nuit à la résolution du conflit », explique le président de la section locale 9700 des Métallos, Clément Masse.
Tout ce qu’il y a sur la table, c’est une offre patronale moins généreuse qu’il y a 15 mois déjà refusée à 82 % par les syndiqués en assemblée générale le 11 mars dernier. Le 27 mars, le premier ministre a déclaré à l’assemblée nationale que les contrats d’énergie liant Alcoa au gouvernement et à Hydro‑Québec, qui permettent à Alcoa de ne pas payer pour son bloc d’énergie en invoquant la clause d’"Act of God" étaient du « stuff de junior » et qu’il était « tombé en bas de [sa] chaise » lorsqu’il en a pris connaissance.
« Après s’être avoué impuissant à briser les contrats d’énergie, François Legault se retourne de bord et frappe les plus affectés par le conflit, les syndiqués. Les travailleurs se sentent abandonnés par leur gouvernement. Ce n’est pas une grève, c’est un lockout. Et le syndicat n’a aucune demande, il a déjà ouvert la porte à plusieurs reculs et même à une diminution de plus d’une centaine de postes. Attaqués par une multinationale qui ne cesse d’ajouter de nouvelles coupures, les syndiqués se sentent trahis par le premier ministre qui choisit le camp de la multinationale américaine, plutôt que celui des travailleurs et de l’économie régionale », dénonce l’adjoint au directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux.
L’Aluminerie de Bécancour est celle d’Alcoa qui présente les coûts de main-d’œuvre par tonne produite les plus bas en Amérique du Nord et que les salaires y sont comparables aux autres alumineries québécoises. Le lockout a fait perdre à Hydro-Québec 165 millions en 2018.
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