Édition du 19 novembre 2024

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Solidarité avec la Grèce

Référendum en Grèce le 5 juillet : unité populaire pour le “non” et pour la rupture !

Alexis Tsipras a annoncé dans la nuit du 26 au 27 juin 2015 la tenue d’un référendum le 5 juillet, permettant au peuple grec de s’exprimer sur les prétendues "négociations" durant lesquelles l’Union européenne, le FMI et les puissances allemande et française n’ont pas cessé de chercher - au mépris du résultat des élections de janvier, qui avaient donné à Syriza un mandat de rupture avec l’austérité - à imposer une nouvelle saignée à la population grecque, pourtant déjà exsangue. Nous publions ici la réaction de Stathis Kouvelakis à cette annonce.

(tiré de Europe solidaire sans frontières)

Le tournant que nous espérions, dont, c’est vrai, nous avions commencé à douter qu’il fût possible, est survenu. La sinistre parodie des "négociations", la spirale des reculs et des concessions a été stoppée.

Le tournant a pris forme autour d’un mot simple, évident, qui a la clarté d’un couperet : non à l’ultimatum de la Troïka, la parole au peuple.

Il devient possible maintenant de sortir du piège mortifère que les dominants européens avaient patiemment construit pour tuer dans l’oeuf l’espoir qui était né le 25 janvier, avec la victoire de Syriza.

Ce soir, Alexis Tsipras a parlé le langage de la vérité : il a enfin expliqué que ces "négociations" n’étaient qu’une farce, un constant exercice de chantage, qui visait à humilier le peuple grec et son gouvernement et à fouler au pied le mandat populaire issu des élections du 25 janvier.

Ce n’est pas le moment de régler des comptes. Mais il est impossible de ne pas relever que la décision de ce soir donne raison à tous ceux qui depuis des mois ont dit qu’il n’y avait aucun espace pour un soi-disant "compromis" mais seulement le choix entre la capitulation ou la rupture.

Devant nous se trouve à présent la bataille du référendum. Il faut en faire une bataille de masse, une mobilisation profondément unitaire, qui redonnera confiance aux forces populaires et impulsera une nouvelle vague de radicalisation dans la société grecque.

Cette bataille peut permettre de créer "à chaud" les conditions pour redresser la barre après ces cinq mois d’enlisement et redéfinir les rapports entre le gouvernement, Syriza et le mouvement social.

Enfin, il est évident que cette bataille ne se déroulera pas seulement en Grèce. La réaction de la Troïka et des gouvernants européens sera redoutable. Le peuple grec saura se rassembler et se battre. Mais il a un besoin vital de soutien international. C’est sa seule arme face à la force et à la violence des dominants, qui, nous le savons, sont capables de tout.

Vive la lutte du peuple grec !

Vive la solidarité internationale !

Nous vaincrons !

Stathis Kouvelakis

Stathis Kouvelakis est professeur de philosophie politique au King’s College de Londres, spécialiste de la Grèce

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