Montréal, le 6 octobre 2020. Le Comité d’action de Parc-Extension (CAPE)
dénonce les reculs constatés et les nouveaux reculs à prévoir dans le
règlement pour restreindre l’émission de permis de rénovation et limiter
les évictions de locataires, dont l’adoption a été reportée à une date
indéterminée. Ces reculs mèneront à des dizaines d’évictions de familles
locataires. Lors des consultations tenues à l’été 2020, pas moins de 95
propriétaires avaient exprimé le désir d’évincer leurs locataires. Les
modifications à venir au règlement leur permettront d’en faire autant,
s’inquiète le CAPE.
« Une “réponse équilibrée” consisterait à limiter les évictions. Les
modifications annoncées ne sont rien d’autre qu’une capitulation devant des
personnes nantis, qui ont les moyens d’accéder à la propriété », souligne
Amy Darwish, organisatrice communautaire au CAPE.
Une version modifiée du Règlement 01-283-108, intitulé « Règlement
modifiant le Règlement de zonage de l’arrondissement (01-283) pour encadrer
l’usage des bâtiments résidentiels », a été proposée lors de la séance
ordinaire du conseil d’arrondissement de
Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, qui s’est tenue le lundi 5 octobre.
La version initiale du Règlement prévoyait l’interdiction de la réduction
du nombre de logements dans un bâtiment existant de deux logements et plus,
sauf pour un bâtiment de logements sociaux ou communautaires, ou si la
largeur du terrain était de 6,1 mètres ou moins. Dans la version qui a été
proposée le 5 octobre, l’article 133 a été modifié afin d’interdire la
réduction du nombre de logements dans les bâtiments de quatre logements et
plus, tandis que pour les bâtiments de deux ou de trois logements, il sera
possible de réduire le nombre de logements d’un seul logement. Une motion
déposée par la conseillère Rosannie Filato durant la séance du conseil
d’arrondissement et appuyée à quatre contre un par les élu-e-s a mené au
report de l’adoption du règlement, afin d’ouvrir la porte à davantage
d’évictions, notamment avec la fusion d’au moins un logement dans les
multiplex comprenant plus que trois logements.
« Ces modifications mettent les locataires vivant dans un duplex, un
triplex et peut-être même un multiplex à risque de connaître une éviction,
dans un contexte marqué par une crise de logement », dit Amy Darwish du
CAPE. « Les ménages à faible revenu et racisés sont chassés de leurs
quartiers tandis que les ménages plus aisés convertissent ces mêmes
quartiers en banlieues au cœur de la ville ».
La motion déposée au conseil d’hier soir sera débattue lors d’une séance
extraordinaire du conseil. Le CAPE continuera la mobilisation dans les
semaines à venir afin de protéger les locataires contre les évictions.
Comité d’action de Parc-Extension
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