HK-Norvège représente 263 salarié-es dans des dépanneurs norvégiens sous bannière Statoil, récemment acquis par Couche-Tard. De son côté, la CSN en représente une centaine dans huit établissements québécois. Au Québec, Couche-Tard fait la vie dure à ses salariés qui souhaitent se syndiquer et négocier leurs conditions de travail, multipliant les tactiques d’intimidation à leur égard et les délais juridiques. En Norvège, HK prévient qu’il entend défendre les droits des salariés syndiqués et que Couche-Tard devra y reconnaître les syndicats en place qui ont négocié dans le passé des ententes collectives de bonne foi.
Non-reconnaissance syndicale
La CSN était représentée par son secrétaire général, Jean Lortie. Celui-ci a parlé des difficultés que rencontrent les salarié-es québécois qui tentent de s’organiser pour défendre leurs droits. « Ce qu’ils recherchent d’abord et avant tout, ce sont des conditions de travail décentes et cela passe par la négociation collective. Rarement a-t-on vu au Québec un employeur déployer autant d’énergie pour combattre la syndicalisation, souligne Jean Lortie. Les employés qui veulent se syndiquer sont obligés de le faire dans la clandestinité par crainte de représailles. Une fois syndiqués, Couche-Tard a fermé des établissements rentables et en a confié d’autres à des franchisés pour tenter de se dérober de ses obligations. C’est inacceptable au Québec et ce le serait bien entendu en Norvège. »
L’État norvégien actionnaire
Quant à HK-Norvège, le syndicat rappelle que le droit de se syndiquer est reconnu internationalement comme un droit humain fondamental. « Nous croyons que nous avons la responsabilité d’envisager tous les moyens afin de rappeler à l’ordre les entreprises délinquantes. Dans cette optique, nous demandons au gouvernement norvégien de s’assurer que le Government Pension Fund Global joue son rôle d’investisseur actif auprès de Couche-Tard dont il est actionnaire. Il l’a fait dans le passé avec plusieurs entreprises, par exemple Wal Mart, pour les amener à modifier leurs pratiques. Couche-tard devra reconnaître les syndicats choisis démocratiquement par ses employé-es », soutient le secrétaire national de HK-Norvège, Torbjørn Brox Webber.
Par ailleurs, les représentants de HK-Norvège ont assuré de leur solidarité à l’égard des employé-es québécois de Couche-Tard dont les conditions de travail sont minimales. Ils ont été surpris d’apprendre que Couche-Tard avait fait l’objet d’un plus grand nombre de plaintes formulées par ses salariés pour contravention à la loi des normes minimales du travail que Wal Mart. Cette impossibilité de faire respecter leurs droits est la raison principale motivant les travailleuses et les travailleurs à se syndiquer. Les syndiqué-es québécois de Couche-Tard négocient actuellement dans un contexte difficile pour obtenir, entre autres, quatre journées de maladie payées par année, des mesures de soutien psychologique pour les salarié-es victimes d’agression armée et des milieux de travail sains et sécuritaires.
HK-Norvège compte quelque 65 000 membres. Le syndicat est affilié à la Landsorganisasjonen (LO-Norvège) qui compte environ 900 000 adhérents. La CSN en compte 300 000 au Canada, principalement au Québec.