Édition du 17 décembre 2024

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Écosocialisme

Publicité : non, la voiture électrique n’est ni « écologique » ni « propre »

Lors de la 37e conférence annuelle des provinces et états du nord-est américain, Pauline Marois se donnait un visage vert en recommandant le virage auto électrique pour combattre les émissions des gaz à effet de serre (La Presse, 9 septembre 2013). Elle a affirmé qu’elle vise à ce que 25% du parc automobile du Québec soit composé d’autos électriques ou hybrides d’ici 2020. Un rapide calcul nous fait la démonstration de l’absurdité d’une telle solution : il y a actuellement 3 000 véhicules hybrides ou électriques en circulation au Québec sur les 4 millions de véhicules de promenade. Pour atteindre son objectif, il faudrait atteindre 1 000 000 véhicules électriques sur les routes du Québec, soit des ventes annuelles moyennes de plus de 142 000 voitures par années d’ici 2020. Par ailleurs, les fabricants n’en construisent que quelques dizaines de milliers d’exemplaires par année, insuffisants pour atteindre les objectifs de madame Marois.

De plus, Selon une étude menée par le Low Carbon Vehicle Partnership en Angleterre en 2011, la production d’un véhicule hybride génèrerait environ 8,8 tonnes de CO2, contre 5,6 tonnes pour un véhicule à essence (http://projetecosphere.org/2012/08/08/les-voitures-hybrides-sont-elles-forcement-plus-ecologiques-2/). La raison d’une telle émission ? La complexité de construction des hybrides, entre autres, et certains matériaux qui entrent dans la composition de leurs batteries. Bref, le PQ nous replonge dans le capitalisme vert, les solutions que devraient adopter l’industrie de l’automobile pour réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en réalisant un joli pactole grâce notamment à des incitatifs fiscaux qu’offriront les gouvernements. Voici un article tiré de Basta Mag qui en dit long sur les enjeux de la voiture hybride/électrique. (PTAG)

Plusieurs constructeurs automobiles, dont Citroën, Renault, General Motors et le groupe Bolloré, ont dû corriger leur message publicitaire concernant leurs véhicules électriques. Le caractère « écologique » ou « propre » de leurs modèles ne pourra plus être vanté par leur publicité. C’est ce qu’a décidé le Jury de déontologie publicitaire (JDP), qui statue sur les plaintes du public envers des publicités présumées mensongères. « Une telle allégation ne peut qu’induire en erreur le public sur les propriétés du véhicule et suggérer indûment une absence d’impact négatif sur l’environnement » écrit le JDP, dans son avis rendu le 6 septembre. Cette délibération fait suite à une plainte pour « désinformation » de l’Observatoire du nucléaire. Pour Stéphane Lhomme, porte-parole de cet Observatoire, ces quatre décisions sont la démonstration que « la voiture électrique est polluante ».

Un public induit en erreur

Parmi les sociétés visées, Renault et Citroën associaient leurs modèles respectifs, Zoé et C-Zéro au terme « écologique ». Selon le JDP, « une publicité ne peut se borner à qualifier le produit dont elle fait la promotion d’« écologique » dès lors qu’elle n’est pas en mesure de justifier une telle formulation globale ». Citroën a reconnu que cette allégation peut induire en erreur le public « dans la mesure où la production et l’utilisation d’un tel véhicule ont nécessairement une incidence négative sur l’environnement, quand bien même serait-elle plus limitée que celle de véhicules conventionnels. »

Citroën a depuis supprimé toute référence à un « véhicule écologique » et s’est engagé à l’avenir à « faire preuve de la plus grande vigilance pour les respecter ». Renault de son côté indique que « la mention du caractère écologique du véhicule électrique Zoé sans aucune relativisation est, en effet, contraire aux engagements qu’elle a pris dans le cadre de l’Union des Annonceurs (UDA) en signant la Charte pour une communication responsable. » Renault a par conséquent modifié « écologique » par « zéro émission ».

Une électricité issue d’énergies fossiles ou de centrales nucléaires

La Bluecar est par ailleurs présentée par le groupe Bolloré comme un « véhicule propre ». Le groupe a précisé vouloir « mettre en avant l’absence d’émission de CO2 à la différence des véhicules conventionnels ». Il signale également « la possibilité de les recharger par panneaux photovoltaïques, de sorte que l’énergie utilisée est alors 100 % propre » et que ces véhicules sont « à 85 % recyclables en fin de vie. » Quant à General Motors France, il précisait pour son modèle Opel Ampara qu’il faisait appel à des sources d’énergie « propres et renouvelables ». Mais pour le JDP, un véhicule électrique « n’est pas intégralement recyclable », et l’électricité qu’il utilise « est également produite par des centrales nucléaires ou est issue d’énergies fossiles (gaz, charbon…) ».

General Motors France précise désormais que « l’électricité utilisée provient notamment de sources renouvelables ». Quant à la société Bolloré, elle déclare avoir « supprimé la référence au terme « propre » afin de ne pas créer de confusion dans l’esprit du consommateur. » A ce jour, cette mention est néanmoins toujours présente sur le site de Bluecar. Si les décisions du JDP font l’objet d’une publication systématique, elles ne donnent pas immédiatement lieu à des sanctions. Celles-ci peuvent aller jusqu’à une demande de cessation immédiate de diffusion adressée aux médias.

Lire à ce sujet : Les dessous de la voiture électrique : http://www.bastamag.net/article959.html

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