Dans son Mémoire qu’il déposera ce soir à la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards, qui tient des audiences à Alma, le Syndicat des Métallos souligne l’importance de protéger le caribou et invite les gouvernements à mettre en place des mesures pour mitiger les impacts économiques ainsi que favoriser davantage la transformation. Les Métallos représentent 2500 travailleurs dans le secteur du bois dont un millier sont touchés par la problématique du caribou forestier au Saguenay ̶ Lac-Saint-Jean et dans la région de Chibougamau-Chapais.
« Nous avons confiance qu’il est possible d’améliorer les façons de faire pour réduire les impacts sur l’environnement. Nos membres sont fiers de vivre de la forêt. C’est une ressource renouvelable et durable. Mais si ce n’est plus le cas, si une exploitation intensive met en péril la biodiversité, l’opinion publique se retournera contre cette industrie. Cela ne peut que nuire aux emplois à moyen et long terme » fait valoir Alexandre Fréchette.
Les Métallos se préoccupent du rythme actuel de la récolte forestière, plus rapide que les projections sur lesquelles étaient basés auparavant les modèles forestiers. Est-il possible de faire autrement pour assurer une régénération plus optimale de la ressource et une exploitation plus durable de la ressource ? « Nous ne sommes pas des experts, mais nous sommes convaincus qu’il y a une voie de passage à la fois pour protéger l’habitat du caribou forestier et s’assurer qu’on pourra encore vivre longtemps de la forêt », fait valoir le représentant des Métallos.
Pour les Métallos, cette voie doit être trouvée à l’échelle locale, avec une réflexion territoire par territoire où l’ensemble des parties est impliqué, soit les entreprises, les syndicats, les experts, les communautés autochtones, les représentants gouvernementaux et de groupes environnementaux de défense des caribous.
Les Métallos invitent la Commission à recommander un mécanisme de mutualisation des coûts et des impacts de la protection du caribou. On peut notamment penser que les mesures de compensation pourraient, entre autres, prendre la forme de transferts de lots de bois d’une unité d’aménagement forestière à une autre, ou encore une aide pour des mesures ciblées en lien avec la protection du caribou.
Du même souffle, les Métallos souhaitent une révision du régime forestier de façon à privilégier les entreprises plus efficientes, qui tirent le maximum de la ressource forestière, et celles qui effectuent le plus de transformation. « S’il y a moins de bois récolté, assurons-nous d’en tirer le maximum de retombées économiques. Les entreprises qui permettent de générer le plus de valeur ajoutée doivent être favorisées dans l’octroi des lots de bois. De même, il faut accompagner et soutenir celles qui sont prêtes à prendre ce virage de la transformation », souligne le représentant syndical Alexandre Fréchette.
On peut trouver le Mémoire du Syndicat des Métallos au lien suivant.
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