« Il faut être dangereusement naïve comme ministre pour ne pas voir de différence notable entre un service public, dont la raison première est d’assurer des services de qualité aux parents et aux enfants, et un service privé, dont le propriétaire recherche avant tout le profit. Les propos de la ministre sont sérieusement troublants et nous questionnent sur la compréhension qu’elle a de son propre rôle et de celui de son ministère », affirme la présidente de la FIPEQ-CSQ.
Une attitude inconcevable
Kathleen Courville juge inconcevable que la ministre de la Famille place sur le même pied des services de garde publics, en CPE ou en milieu familial, supervisés par l’État et obligés de maintenir des normes éducatives élevées, et un service de garde privé qui n’a pas les mêmes obligations.
« C’est clair que le réseau privé ne garantit pas aux parents et à leurs enfants de recevoir la qualité de services offerte par le réseau public. La qualité du réseau public est supérieure tant pour le programme éducatif offert que pour la formation du personnel. La ministre de la Famille devrait le savoir puisque c’est justement son propre ministère qui a le devoir de surveiller le maintien de ce niveau de qualité », rappelle la leader syndicale.
Une déclaration révélatrice du parti-pris de son gouvernement
D’autre part, Kathleen Courville juge révélatrice la déclaration de Francine Charbonneau quant aux intentions réelles de son propre gouvernement.
« Le propos de la ministre n’a rien à voir avec la réalité sur le terrain. Il est plutôt le reflet des préjugés défavorables entretenus par le gouvernement auquel elle appartient pour tout ce qui est service public. Un gouvernement qui prend aveuglément parti, pour des raisons idéologiques, pour le secteur privé, allant jusqu’à affaiblir lui-même le réseau public pour se donner raison. »
D’ailleurs, nous sommes à même de constater une désertion des parents vers le privé depuis l’instauration de la modulation des frais de garde en avril, ce qui amène une baisse de la clientèle dans les services de garde régis et subventionnés en milieu familial et en installation.
Un niveau de confiance au plus bas
En terminant, la présidente de la FIPEQ-CSQ déplore que de tels propos, « inappropriés et saugrenus », n’aident pas la ministre de la Famille à rehausser un niveau de confiance qui se trouve au plus bas auprès des intervenantes en petite enfance œuvrant en CPE comme en milieu familial dans le réseau public.