L’une des modifications proposées concernera la réintroduction de la valeur de la résidence dans le calcul des prestations d’aide sociale. L’exemption sur la valeur de la propriété serait dorénavant fixée à 140 000 $ pour les personnes dites sans contraintes à l’emploi et pour celles ayant une contrainte temporaire à l’emploi. Pour les personnes jugées avec contraintes sévères à l’emploi, l’exemption s’élèverait à 203 000 $.
« En pratique, cela veut dire que des personnes se verront refuser leur demande d’aide sociale et qu’elles devront vendre leur maison pour survivre, qu’elles devront dilapider leur patrimoine, acquis par héritage ou par leur travail. Drôle de soutien pour des personnes qui, dans bien des cas, ont perdu leur emploi et sont venues à bout de leur chômage ou qui ont tout simplement de graves problèmes de santé… Franchement ! », s’est exclamé Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif. Selon lui, les économies potentielles liées à cette modification au règlement ne valent absolument pas les torts irréparables que celle-ci est susceptible de causer dans la vie de personnes souvent déjà au bout du rouleau.
Cette proposition de modification est en outre empreinte de préjugés à l’égard des personnes assistées sociales. Le Collectif tient à rappeler qu’environ 7 000 ménages arrivent à l’aide sociale chaque mois et qu’ils sont autant, sinon plus, à la quitter. « Les personnes assistées sociales ne forment pas un bloc monolithique. Une multitude de personnes peuvent avoir besoin de l’aide sociale à un certain moment de leur vie, pour une période plus ou moins longue. En fixant l’exemption sur la valeur de la propriété à 140 000 $, on vient carrément dire aux QuébécoiSEs qu’ils n’auront pas droit à l’aide sociale tant qu’ils n’auront pas tout perdu », de conclure monsieur Petitclerc.
Suite à la publication officielle du projet de modification du règlement d’aide sociale, le Collectif analysera l’ensemble des propositions et partagera son point de vue au ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Il lui rappellera notamment que la lutte à la pauvreté est un investissement payant et qu’en santé seulement, les coûts de la pauvreté sont évalués à près de 6 milliards de dollars par année.