« Si le SPGQ juge nécessaire la relance économique du Québec, il estime toutefois que celle-ci ne doit pas se réaliser en accéléré, sur la base d’allégements et d’assouplissements réglementaires qui mettraient en péril l’autonomie professionnelle de ses membres dans la réalisation de ses mandats. Notre convention collective est formelle à cet effet : aucune influence contraire aux règles de l’art ainsi qu’aux principes de déontologie et d’éthique généralement reconnus ne doit intervenir dans le travail de nos membres », indique Line Lamarre, présidente du SPGQ.
Le SPGQ exprime aussi de vives inquiétudes à l’endroit du projet de loi n° 61, redoutant une invitation à un bar ouvert en matière de corruption. D’énormes trous de mémoire semblent affubler le gouvernement, selon le SPGQ, car il y a tout juste cinq ans, la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction remettait un rapport dévastateur quant à la corruption sévissant dans ce secteur. Sans parler du Centre universitaire de santé McGill à Montréal, qualifiée de plus grande fraude de corruption de l’histoire du Canada, qui avait permis à des dirigeants de SNC-Lavalin peu scrupuleux de rafler un gigantesque contrat de près de 1,5 milliard $ pour la construction en mode partenariat public-privé de cet hôpital universitaire anglophone.
« Avec l’adoption de ce projet de loi, des centaines de projets d’infrastructures seront placés d’ici peu sur la voie rapide. Dès maintenant, le gouvernement se doit d’être transparent quant aux critères d’analyse et les assouplissements prévus liés aux projets soumis à la relance économique. Les professionnelles et les professionnels de l’État sont les chiens de garde des services étatiques et de l’application des règles gouvernementales. Ils n’ont pas pour mandat d’assouplir les critères (environnementaux, notamment). Ils ne peuvent prendre de liberté avec les lois afin d’atteindre les objectifs du gouvernement dans la relance économique », dénonce Mme Lamarre.
En outre, le SPGQ s’explique mal que le projet de loi n° 61 donnera au gouvernement la possibilité de renouveler l’état d’urgence sanitaire aussi longtemps qu’il le souhaite. « Le personnel de l’État a été mis lourdement à contribution depuis l’état d’urgence sanitaire déclaré le 13 mars 2020. C’est consternant que le gouvernement se donne autant de pouvoir alors que le personnel de l’État voit ses conditions de travail aussi malmené, avec des affectations, des horaires, des lieux de travail pouvant être modifiés », conclut la présidente du SPGQ.
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