« Nous sommes très amers du projet de loi. Le seul élément qui provient des associations qui représentent les travailleuses et les travailleurs et qui les avantage concrètement est la rétroactivité des salaires après la signature des conventions collectives. Mais encore là, rien n’est garanti, on doit la négocier avec les patrons. Alors que de l’autre côté, le projet de loi accorde la demande des associations patronales sur la mobilité et eux, ils n’auront rien à négocier. On nous enlève carrément le pouvoir de négocier des mesures pour protéger les travailleuses et les travailleurs des régions », explique Carl Dufour.
Les mesures en rétention brillent par leur absence dans le projet de loi
La solution pour améliorer la productivité, selon la CSD Construction, est la rétention de la main-d’œuvre. « Plutôt que de presser le citron de la main-d’œuvre et de dévaloriser nos métiers en élargissant les tâches, il faut éviter que nos travailleuses et travailleurs quittent l’industrie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, avec 56 % des femmes quittant l’industrie après cinq ans et 35 % chez les hommes », explique le président.
Des solutions existent pour assurer une meilleure rétention, notamment : garantir des conditions de travail sécuritaires, s’assurer que les employeurs respectent leurs obligations à l’égard des travailleurs, renforcer les protections contre le harcèlement, améliorer les mesures conciliant travail et famille et, bien sûr, valoriser la formation.
Priorité régionale à l’embauche : non négociable
La CSD Construction constate que le gouvernement a répondu à une demande patronale majeure en interdisant de négocier de bonne foi des clauses sur la mobilité de main-d’œuvre. « En se basant sur des chiffres publics par la CCQ, on constate que les travailleuses et les travailleurs cumulent en moyenne moins d’heures que ceux des grands centres. Aujourd’hui, le ministre du Travail vient nous dire : vous ne pouvez plus négocier des clauses pour les protéger. C’est absolument inacceptable », d’ajouter monsieur Dufour.
La CSD Construction fera entendre ses points dans son mémoire qui sera déposé en commission parlementaire. « On espère que le ministre portera attention à ce que nous avons à dire. Le ministre doit comprendre la réalité de travailleuses et travailleurs de la construction et de comment ça se passe réellement dans l’industrie et apporter les correctifs à son projet de loi pour ne pas que ce soit eux qui subissent les effets négatifs des modifications », conclut Carl Dufour.
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