Édition du 1er avril 2025

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Politique d’austérité

Projet de loi 28 : Une vision politique sexiste et contraire aux valeurs libérales

La Fédération des femmes du Québec présente un mémoire aujourd’hui (10 février NDLR) dans le cadre des consultations sur le projet de loi 28. Le mémoire dénonce la vision politique qui guide ce projet de loi, parce qu’elle maintient, reproduit et renforcent les inégalités vécues par les femmes. « Nous accusons le gouvernement de ne pas respecter les valeurs de liberté et de justice sociale qui fondent, en principe, l’action de tout gouvernement libéral », affirme Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec.

En refusant de soumettre ses projets de loi à l’analyse différenciée selon les sexes, le gouvernement va à l’encontre de l’égalité entre les femmes et les hommes, valeur pourtant inscrite dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. « Pour un gouvernement qui est à l’origine de son inscription dans la Charte, ce refus est absolument inacceptable. Le gouvernement fuit ses responsabilités », ajoute Mme Conradi.

En mettant fin à l’universalité des tarifs en services de garde, en fragilisant l’accès universel aux soins de santé, en coupant les instances décisionnelles en région, en ouvrant la porte à d’autres augmentations de tarifs à Hydro-Québec, le gouvernement fait fi des impacts sur les femmes. Le mémoire fait entre autres état des impacts négatifs de la modulation des tarifs des frais de garde sur l’accès des femmes au travail, ainsi que sur les conditions de travail des femmes en éducation de la petite enfance et en travail domestique. La FFQ y soutient que les inégalités entre femmes et hommes et entre les femmes elles-mêmes vont s’accentuer.

Bien que le Parti libéral affirme ne pas vouloir créer des conditions de domination, afin d’éviter que la loi du plus fort ne règne, il fait le contraire en anéantissant les espaces de participation des femmes dans les instances décisionnelles en région. Les instances de développement social et économique, les commissions scolaires, les agences de santé, étaient des lieux où les femmes avaient leur mot à dire. En confiant plusieurs de ces responsabilités entre les mains des maires et des préfets, on concentre le pouvoir entre les mains des hommes.

En plus de rechercher l’équilibre budgétaire en coupant dans le développement social, ce qui affecte d’abord les femmes, le gouvernement soutient une forme de développement économique qui favorise surtout les hommes. « Environ 95% des emplois créés dans le secteur minier vont aux hommes, alors que les problèmes générés par ce type de développement sont assumés par les femmes : hausse de la violence et de la prostitution, augmentation des loyers et accroissement des problèmes sociaux », précise Mme Conradi. Les femmes autochtones sont particulièrement vulnérables à la hausse des agressions sexuelles.

La FFQ tient aussi à signifier que le projet de loi 28, en couvrant de trop nombreux sujets, rappelle l’approche empruntée par le gouvernement conservateur canadien avec ces projets de loi mammouth. Ce type de projet de loi manque de transparence et limite la capacité des groupes à participer pleinement au débat public. Le dialogue social devient alors un faux dialogue.

Alexa Conradi sera à l’Assemblée Nationale dès 15 h30 et disponible pour entrevue. La présentation du mémoire débutera à 19 h 30.

Mémoire disponible en ligne : http://www.ffq.qc.ca/2015/02/memoire-sur-le-projet-de-loi-28/

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