Le projet de loi sur l’organisation gouvernementale en matière d’économie et d’innovation fera en sorte qu’Export Québec et la majorité des opérations en région seront transférés à Investissement Québec. Le ministère se coupe de l’expertise « terrain » nécessaire à l’élaboration des orientations stratégiques en développement économique et en innovation. « Cela revient à séparer la tête du reste du corps, illustre Line Lamarre, présidente du SPGQ. On peut douter de l’efficacité réelle d’une telle approche. Les entreprises seront-elles réellement mieux servies ? » Investissement Québec va doubler de taille dans l’opération et la bureaucratie pourrait bien nuire à l’agilité de l’organisation.
C’est d’autant plus vrai que le personnel professionnel des deux organisations possède des expertises et des cultures très différentes. « Investissements Québec a plutôt un rôle de banquier et ses actions sont donc plus prudentes par nature, explique Mme Lamarre. Or, la mission du ministère consistait à soutenir le développement économique. Cela nécessite une prise de risque dans l’aide aux entreprises et le développement de nouveaux marchés. »
Rareté de la main-d’œuvre
De plus, les salaires plus élevés d’environ 10 000 $ offerts par Investissement Québec envoient un message bien étrange à la fonction publique. « Le gouvernement est perçu comme le club-école des autres organisations, il faut que ça change, juge Mme Lamarre. Le gouvernement doit offrir des salaires compétitifs à son personnel professionnel s’il veut attirer et retenir les meilleurs dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. »
Une importante période de transition suivra le transfert des activités. Le SPGQ entend rencontrer le ministre pour s’assurer que le tout se fasse dans le respect de l’expertise et des droits de ses membres. Le syndicat veillera à accompagner ses membres dans ce changement. Il faut également s’assurer de ne pas perdre une expertise qu’il a fallu des années à bâtir.
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