« En mars, nous avons présenté au ministre de l’Éducation le fruit d’un travail exhaustif très rigoureux, lors de la commission parlementaire sur le projet de loi 86. Nous avions clairement exposé notre vision et apporté des solutions concrètes et viables pour augmenter l’autonomie professionnelle du personnel enseignant dans le cadre même de la LIP. Or, à la lecture du nouveau projet de loi, la FAE constate que ce gouvernement ne prévoit aucune modification en ce sens. Nous sommes pourtant les premiers experts de la pédagogie, présents au quotidien dans la classe avec les élèves. Nous sommes donc déçus du résultat et nous demanderons au ministre d’apporter les correctifs nécessaires pour privilégier la relation maître-élève », a déclaré Sylvain Mallette, président de la FAE.
La FAE souligne qu’à l’exception du personnel enseignant, tous les acteurs du milieu de l’éducation semblent avoir été écoutés avec ce projet de loi. Le ministre s’accorde toujours des pouvoirs de directives importants sur les commissions scolaires. Celles-ci maintiennent leurs élections, donc leurs élus en place. Les directions d’école, avec le futur comité de répartition des ressources, se voient également octroyer de plus grands pouvoirs décisionnels. Sans oublier les parents qui obtiendront un droit de vote au conseil des commissaires. Mais qu’en est-il d’une plus grande reconnaissance de l’autonomie professionnelle et du plus grand respect de l’expertise du personnel enseignant ?
Le retour au statu quo des conseils d’établissements constitue le seul recul qui s’apparente à une bonne nouvelle pour les enseignantes et enseignants. Le ministre Proulx abandonne l’idée de son prédécesseur de leur octroyer des pouvoirs accrus en matière de pédagogie. « On ne parle pas d’une mesure qui aura un impact direct sur les conditions d’exercice des enseignantes et enseignants. Il ne faut pas être dupe. Retirer des éléments d’un ancien projet de loi qui auraient détérioré le réseau n’améliorera pas le système d’éducation au Québec. Faire de l’éducation une priorité nationale passera par une plus grande considération du point de vue de celles et ceux qui sont au cœur de l’école », a conclu M. Mallette.