Le personnel du réseau a déjà joué dans ce film. « On change les acteurs, mais le scénario reste le même, ajoute Carolle Dubé. On crée des mégastructures sous prétexte de réduire le nombre de cadres et d’améliorer les services. Résultats : plus de cadres et moins de services. Créer des structures gigantesques, c’est une machine à fabriquer de l’encadrement. On l’a vu par le passé. Le ministre aurait pu trouver d’autres façons de réduire l’encadrement, notamment en réduisant le recours abusif aux statistiques, qui tue l’autonomie professionnelle de nos membres. »
L’obsession du ministre de la Santé et des Services sociaux doit être l’accès aux soins, pas le rebrassage de structures. « Cette réforme survient en pleine période de compressions majeures dans le réseau, avance la présidente de l’APTS. Le personnel est déjà à bout de souffle. Les listes d’attente débordent. Les gens attendent parfois 15 mois pour recevoir des services de base. La dernière chose dont la population et le personnel ont besoin est une réforme de cette ampleur. On n’a même pas fini de subir les contrecoups de la création des CSSS d’il y a dix ans ! »
Pour l’APTS, ce projet de loi vise d’abord et avant tout à réduire toute forme d’opposition aux commandes du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. « Ce projet de loi donne des pouvoirs de nomination et de rémunération étendus au ministre de la Santé et des Services sociaux. Il s’octroie également le droit de nommer l’ensemble des membres des conseils d’administration des nouveaux établissements, de même que de fixer leur rémunération. Au lieu de vouloir tout diriger de son bureau, il devrait se concentrer sur l’accès aux soins », de conclure Carolle Dubé.