Digne d’un État autocratique
En effet, en abolissant l’ensemble des agences de santé, en fusionnant les centres de santé et de services sociaux (CSSS) dans toutes les régions du Québec et en créant de superstructures régionales, les centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), le ministre Barrette s’approprie la nomination des présidents-directeurs-généraux (PDG) de chacune des régions ainsi que de la majorité des administrateurs. De plus, il y a un risque d’infiltration du secteur privé puisqu’à la demande d’une fondation d’établissement, un poste d’observateur est réservé, et désigné encore une fois par le ministre. Et c’est sans compter que les pouvoirs et les responsabilités acquittés actuellement par les Agences seront dorénavant exercés par le ministre. « C’est d’une énormité sans précédent. Cela laisse toute la place à l’ingérence du privé dans la gestion des établissements », s’exclame la leader syndicale.
Des superstructures ingérables
Pour la CSQ , il est impensable de croire qu’un seul PDG pourra gérer l’ensemble d’une région. Immanquablement, une structure parallèle va se mettre en place. « Pendant que les administrateurs s’occuperont à définir le rôle de chacun dans la nouvelle structure, ils ne seront pas mobilisés à fournir des soins adéquats à la population. Cela prendra des mois, voire des années, avant que cette nouvelle structure soit fonctionnelle. On le sait par expérience et le premier ministre Couillard devrait s’en rappeler puisque c’est lui qui a mis en place les mégastructures de CSSS alors qu’il était ministre de la santé ! », s’impatiente la présidente de la CSQ.
Un problème de soins et non de structure
La Centrale est extrêmement inquiète, voire catastrophée, devant ce projet de loi qui semble davantage axé sur la structure que sur les soins à la population. Pas une fois, dans le texte du projet de loi, on ne retrouve le mot patient ! « Ce n’est pas un problème de qualité de soins que nous avons, mais bien un problème d’accessibilité aux soins et aux services. En quoi cette réforme va-t-elle régler les problèmes d’accessibilité à un médecin de famille ? En quoi va-t-elle désengorger les urgences ? En quoi va-t-elle pallier les soins à domicile ? En quoi le projet de loi répond-il au besoin de lits pour les personnes âgées en perte d’autonomie ? Il faudra bien que le ministre Barrette nous explique cela. Ce n’est certes pas par une consultation sur invitation seulement que cela doit se dérouler », s’insurge Louise Chabot.
Voici une réaction préliminaire de la CSQ. La Centrale présentera son analyse plus approfondie lors des consultations qui, elle le souhaite, seront générales.