Édition du 15 octobre 2024

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Débats : quel soutien à la lutte du peuple ukrainien ?

Procès en appel de Maksym Butkevych 22 août 2023 : Déclaration de soutien free-maksym-butkevich

Ce 22 aout se tient le procès en appel de Maksym Butkevych, militant ukrainien des droits humains, journaliste, engagé dans les Forces armées ukrainiennes et fait prisonnier en juin 2022. Il a été condamné à 13 ans de réclusion dans un procès fabriqué en mars 2023. Les organisations signataires ci-dessous réclament sa libération et appellent à ne pas relâcher la pression sur la Fédération de Russie.

COMMUNIQUE sur l’examen en appel par un tribunal de Moscou
du ‘verdict’ à l’encontre de Maksym Butkevych

22 août 2023 | tiré dus site entre les ligne entre les mots htps ://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/23/proces-en-appel-de-maksym-butkevych-22-aout-2023-declaration-de-soutien/

Le 22 août 2023, la première Cour d’appel de Moscou va examiner le ‘verdict’ condamnant Maksym Butkevych, défenseur des droits de l’Homme, journaliste, et soldat, à 13 ans de colonie pénitentiaire à régime renforcé par le soi-disant tribunal de ‘LNR’, contrôlée par la Russie.

Maksym Butkevych a consacré près de 20 ans à la défense des droits humains, à l’aide aux réfugiés, demandeurs d’asile et déplacés internes, à la lutte contre les discours de haine et la discrimination. Il était membre du conseil d’administration du bureau ukrainien d’Amnesty International, coordinateur du projet « Sans frontières », et cofondateur du Centre pour les droits de l’homme ZMINA et de « Hromadske Radio ».

Dès le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, Maksym Butkevych a rejoint les Forces armées ukrainiennes pour protéger sa patrie. Il a été fait prisonnier en juin 2022 dans la région de Louhansk, aux environs des villes occupées de Zolote et Hirske.

Le 10 mars 2023 on a appris que le ‘tribunal’ de la soi-disant ‘République populaire de Louhansk’ avait condamné Butkevych à 13 ans de prison en se fondant sur des accusations mensongères : il aurait prétendument tiré au lance-grenades dans le hall d’un immeuble, où deux résidentes s’étaient cachées. En même temps, dans la région de Donetsk deux soldats du régiment ‘Azov’ Vladyslav Shel et Viktor Pokhozei ont été condamnés à respectivement 18,5 et 8,5 ans.

Ce procès fabriqué de toutes pièces, en l’absence complète de preuves et sans tenir compte des informations attestant la présence de l’unité de Maksym Butkevych dans une autre région à la date des soi-disant faits, est à son tour un autre crime commis par la Fédération Russe en Ukraine. Les détails de l’affaire ne contiennent aucune information pouvant le relier de manière plausible au crime présumé, en dehors d’un enregistrement vidéo de son auto-accusation, qui porte toutes les caractéristiques d’un aveu obtenu sous la contrainte. L’avocat de Butkevych n’a pas été autorisé à le défendre devant le « tribunal » de première instance et n’a même pas été informé de la date du procès.

Ce processus a démontré une fois de plus que le gouvernement russe et les structures qu’il contrôle dans les territoires occupés de l’Ukraine commettent des crimes de guerre contre les prisonniers de guerre. En effet, les soi-disant ‘procès’ contre les militaires ukrainiens se déroulent à huis clos, en violation de tous les standards de justice, sont fabriqués pour servir les objectifs de la propagande russe et montrer les militaires ukrainiens comme des criminels sanguinaires.

Cependant, le verdict contre Maksym Butkevych témoigne également de la volonté manifeste de dénoncer ses activités de longue date dans le domaine des droits humains. Dès le début de la captivité, les médias de propagande russes et les réseaux sociaux ont diffusé des informations mensongères sur Maksym, dans lesquelles il était qualifié de militant ‘nazi’, ‘propagandiste’ et ‘russophobe’, soulignant sa participation à l’Euromaïdan et l’accusant d’incitation à la guerre.

Les organisations ukrainiennes des droits humains, Amnesty International, Human Rights Watch, Memorial, les députés de l’Assemblée Parlementairedu Conseil de l’Europe et d’autres organisations ont condamné le procès contre Maksym Butkevych. Une pétition pour sa libération a recueilli environ 2 500 signatures. En novembre 2022, Maksym Butkevych a reçu le prix tchèque ‘Histoire de l’injustice’ : son père Oleksandr est allé à Prague le recevoir à la place de son fils.

Étant donné que la justice n’existe pas dans la Fédération de Russie et ses territoires occupés, nous n’avons aucune illusion et aucun espoir d’un procès équitable. Dans le même temps, nous appelons la communauté internationale à continuer de faire pression sur la Fédération de Russie pour libérer Maksym Butkevych et tous les citoyens ukrainiens militaires et civils injustement emprisonnés. Nous appelons également les autorités ukrainiennes à enquêter sur ce crime, et la communauté internationale à introduire des sanctions personnelles contre tous ceux qui sont impliqués dans la fabrication de la procédure visant Maksym Butkevych.

Signataires :

Centre des droits de l’homme ZMINA
Centre d’action sociale
Projet No Borders
Union ukrainienne des droits de l’homme d’Helsinki
Docudays
Alliance des organisations ukrainiennes (Allemagne)
Plate-forme des droits de l’homme
Charity and Health Foundation (Fondation pour la charité et la santé)
Alliance pour la santé publique
ONG « Femmes dans les médias »
Radio Hromadske
Centre Ukrainien d’information de crise
Fondation régionale de Kharkiv Public Alternative
Free Belarus Center
PEN Ukraine
Forum Civique Européen
ONG « Internews-Ukraine » (en anglais)
ONG « UKRAINEPRIDE
Institut d’information de masse
Collectif français du RESU (Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine)

http://www.aechca.fr/proces-en-appel-de-maksym-butkevych-22-aout-2023-declaration-de-soutien/

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Déclaration du CDDH Memorial « Grâce à Maksym, plus d’une vie humaine a été sauvée »

Le 22 août à 10h00, la première cour d’appel de Moscou doit examiner un appel contre la condamnation de Maksym Butkevych.

En mars, la Cour suprême de la soi-disant LPR a condamné le défenseur ukrainien des droits de l’homme à 13 ans de colonie à régime strict.

Bien que nous n’ayons aucune illusion sur la « justice » russe, nous déclarons néanmoins que la seule décision juste que la cour d’appel pourrait prendre est, bien entendu, l’annulation de la condamnation de Butkevych.

Nous demandons la libération rapide de Maksym Butkevych dans le cadre d’un échange de prisonniers de guerre.

Maksym Butkevych, né en 1977, est citoyen ukrainien, journaliste, défenseur des droits de l’homme, principalement engagé dans la défense des droits des réfugiés et des migrants. Après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Fédération de Russie, Maksym a rejoint les Forces Armées Ukrainiennes et, avec le grade de lieutenant, a défendu son pays contre l’agression. Le 24 juin 2022, Butkevych a été fait prisonnier près de Lyssytchansk. Les médias russes s’en sont fait l’écho. Tous ceux qui connaissaient Maksym l’ont reconnu sur des photos et des vidéos.

Le 10 mars 2023, la Cour suprême de la soi-disant LNR a déclaré Maksym Butkevych coupable de tentative de meurtre sur deux personnes ou plus par des moyens généralement dangereux, d’utilisation de moyens de guerre interdits et de destruction de biens.

Le Comité d’enquête de la Fédération de Russie a diffusé un fragment d’enregistrement vidéo de l’interrogatoire de Butkevych, dans lequel il reconnaîtrait avoir tiré au lance-grenades sur des civils de Severodonetsk qui se cachaient dans l’entrée d’un immeuble résidentiel. Pour autant que l’on sache, cet « aveu » est la seule preuve de la culpabilité de Maksym. Néanmoins, le tribunal a estimé que la culpabilité de Butkevych était prouvée et l’a condamné à 13 ans d’emprisonnement dans une colonie à régime strict.

Les défenseurs russes des droits de l’homme connaissent bien Maksym Butkevych. Nous le connaissons et coopérons avec lui depuis de nombreuses années. Il a toujours été le principal défenseur des droits des réfugiés en Ukraine. Ces dernières années, Maksym a coordonné le projet « Sans frontières », dans le cadre duquel il a cherché à développer le droit d’asile dans son pays. L’organisation de M. Butkevych a toujours été un partenaire fiable pour nous. Il a aidé des citoyens de Russie et d’Asie centrale en particulier. Grâce à Maksym, plus d’une vie humaine a été sauvée, des centaines de personnes ont pu retrouver une vie normale et paisible.

Nous sommes convaincus que Maksym Butkevych, dont les activités dans le domaine des droits de l’homme visaient à aider les personnes les plus démunies, et qui s’est toujours opposé à la xénophobie, à l’intolérance et à la haine nationale, n’aurait pas pu commettre l’infraction qui lui a été imputée à l’encontre de citoyens pacifiques.

Les normes minimales du droit n’ont pas été respectées à l’égard Maksym Butkevych. L’avocat, avec lequel ses proches avaient conclu un accord, n’a pas été autorisé à le défendre devant le tribunal de première instance et n’a même pas été informé de la date du procès. Le tribunal a cyniquement ignoré les preuves selon lesquelles Butkevych n’aurait pas pu se trouver à l’endroit où le crime a été commis le 4 juin, jour où il a été inculpé.

Nous partageons pleinement la position de Human Rights Watch selon laquelle dans une situation où « il existe de nombreuses preuves que les détenus dans les territoires contrôlés par la Russie dans les régions de Luhansk et de Donetsk sont soumis à la torture et privés de tous les droits procéduraux », « il ne fait aucun doute que les « aveux » ont été faits par Max sous la pression, tant physique que psychologique, peut-être à la suite d’actes de torture ». Le recours à la torture sur un prisonnier de guerre et sa condamnation sans respecter les normes d’un procès équitable constituent une violation grave des conventions de Genève.

Le procès en appel de Butkevych doit avoir lieu le 22 août à 10 heures devant la première cour d’appel de juridiction générale de Moscou (29/34 rue Vereïskaya).

Sans illusion sur la « justice » russe, nous déclarons néanmoins que la seule décision juste que la Cour d’appel pourrait rendre est, bien entendu, l’annulation de la condamnation.

Nous demandons la libération rapide de Maksym Butkevych dans le cadre d’un échange de prisonniers de guerre.

https://memorial-france.org/proces-en-appel-de-maksym-butkevych/

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