« Après 5 ans, ce verdict est un soulagement pour ces travailleurs et leur famille », déclare le coordonnateur régional des Métallos, Pierre Arseneau. « Il est malheureux de constater que la Couronne hésite peu à frapper sur la tête des travailleurs, mais que c’est une toute autre histoire lorsqu’il s’agit de chefs d’entreprise. C’est vrai dans le cas des patrons de la MMA comme lorsqu’il est question d’accident de travail causant la mort d’un travailleur », soutient le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau. La Loi Westray, adoptée en 2004, prévoit des peines pour les entrepreneurs et leurs agents coupables de négligence criminelle. Or, elle n’a donné lieu jusqu’ici qu’à 4 condamnations, malgré 350 accidents de travail mortels par année au Canada depuis 2010.
Rappelons que les membres du Syndicat des Métallos ont participé à deux campagnes de financement en 2013 et 2014. La première a permis de remettre 125 000 $ à la Croix-Rouge pour venir en aide aux victimes de l’accident de Lac-Mégantic et à leur famille. La seconde a permis d’amasser un peu plus de 212 000 $ pour aider financièrement deux de ses membres poursuivis dans le cadre du présent procès, le chef de train Thomas Harding et le contrôleur ferroviaire Richard Labrie, ce dernier avec la participation de Juripop.
À ce jour, le président de la MMA, Ed Burkhardt, ni son entreprise n’ont eu à faire face aux tribunaux. Dans son rapport sur l’accident, le Bureau de sécurité des transports (BST) a longuement remis en question la culture de négligence en matière de sécurité de la MMA. Pour sa part, le gouvernement fédéral, qui avait autorisé la conduite à un seul homme par train sans mener d’enquête, a par la suite interdit cette pratique pour tous les convois de matières dangereuses.
Un message, un commentaire ?