Novembre 7, 2022 – Par Solidarité Sans Frontières (QC) | tiré d’infolibertaire.net
https://www.infolibertaire.net/pres-de-1000-enseignant-e-s-se-joignent-a-la-mobilisation-pour-une-regularisation-complete-au-canada/
Les enfants sans papiers ont un accès réduit aux droits et services sociaux, y compris l’éducation. Raquel, dont la famille a perdu son statut lorsqu’elle avait 14 ans, explique la douleur et l’incertitude qu’elle a traversées en tant qu’élève au secondaire à Montréal : « J’étais très inquiète pour mon avenir. Mon fort désir d’étudier a été démoli par un système riche en éducation, mais pauvre en empathie. » Dix ans plus tard, Raquel, qui est arrivée au Canada à l’âge de 9 ans, se bat toujours pour poursuivre ses études.
On sait que des agent.e.s de l’Agence des services frontaliers du Canada attendent parfois à l’extérieur des écoles pour appréhender les parents, y compris en mai dernier à New Westminster, en Colombie-Britannique. Alors que des années de mobilisation ont fait en sorte que des lois permettant l’accès à l’éducation aux mineurs sans-papiers aient été adoptées dans certaines provinces, ce n’est pas le cas dans la plupart des provinces. L’accès aux études postsecondaires pour les jeunes adultes est encore plus difficile.
L’une des signataires, la professeure Cynthia Wright de l’Université York à Toronto, a déclaré : « Sans accès à l’éducation, votre vie est bouleversée à jamais et toute la société en souffre. Une régularisation inclusive qui ne laisse personne de côté est un moyen essentiel pour garantir l’accès à l’éducation dans tout le pays. »
Il y a au moins 500 000 personnes sans papiers au Canada, ainsi qu’1,2 million de personnes titulaires d’un permis temporaire, dont au moins 600 000 personnes sont titulaires d’un permis d’études.
Rosalind Wong, orthopédagogue et enseignante au primaire à Montréal, déclare : « Quand tu vas à l’école mais que tu as peur d’être déporté.e, que tu ne peux pas obtenir de soins de santé et que tes parents essaient de survivre chaque jour, c’est incroyablement difficile d’étudier ; c’est la réalité de beaucoup d’élèves à statut précaire. Les enfants méritent de devenir des adultes en bonne santé, et cela nécessite un programme de régularisation sans délai. »
Les signataires – qui incluent par ailleurs divers syndicats de professeur.e.s, centres de recherche et associations – insistent sur le fait que « l’éducation ne fournit pas seulement la formation et les compétences nécessaires à l’obtention de moyens de subsistance, mais elle offre aussi un espace essentiel pour favoriser la réflexion critique, les relations sociales et les compétences interpersonnelles » et demandent « au gouvernement fédéral de régulariser toutes les personnes sans papiers, et de garantir le statut de résident.e permanent.e au 1.7 million de personnes migrantes ».
Les enseignant.e.s de tous les niveaux qui ont signé cette déclaration insistent sur le fait qu’en éducation comme dans les autres secteurs de la société, « l’heure est à l’égalité des droits pour tous et toutes, et cela signifie un statut d’immigration complet et permanent pour tous et toutes ».
Des personnes sans papiers, y compris certaines qui ont été privées d’éducation, seront à Ottawa pour rencontrer le Cabinet fédéral le 14 novembre 2022.
Contexte :
Plan de régularisation complet et inclusif proposé par Migrant Rights Network : https://drive.google.com/file/d/1pg3pcDnhVJE3s4gO6ncDo3wt0kswnkpU/view
Déclaration complète et liste des signataires : https://www.thesocialjusticecentre.org/blog/2022/11/4/educators-call-for-the-regularisation-of-undocumented-migrants-status-for-all-and-education-for-all
Source : Solidarityacrossborders.org
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