« Il est légitime de se demander quel est l’intérêt de Third Eye Capital, une firme d’investissement de Bay Street à Toronto, de spéculer sur l’issue du procès que Strateco a intenté contre le gouvernement du Québec. Ces intérêts financiers cherchent-ils à faire pression sur le ministre pour infléchir sa décision en faveur de l’industrie uranifère ? C’est inquiétant et nous invitons le ministre à rester ferme face à ces tentatives d’intimidation » affirme Dominique Bernier, coordonnatrice de la Coalition.
Maintenir le moratoire actuel sur les mines d’uranium
Cette annonce de Strateco survient alors que nous attendons toujours une décision du gouvernement du Québec suite au rapport du BAPE sur l’uranium publié en juillet 2015, lequel recommandait de ne pas ouvrir la porte aux mines d’uranium à cause des risques persistants sur les plans scientifiques, technologiques, de la santé et de l’environnement. L’absence de solution viable et éprouvée à long terme pour la gestion des résidus miniers radioactifs est un enjeu majeur souligné par le BAPE. Le BAPE concluait également à l’absence d’acceptabilité sociale au Québec concernant cette filière.
« Suite au BAPE, la Nation Crie et l’Assemblée des premières Nations du Québec et du Labrador ont réitéré leur demande que Québec légifère un moratoire sur cette industrie. Nous et d’autres organismes de la société civile on fait la même demande, notamment en encourageant Québec de s’inspirer de l’exemple des moratoires déjà en place en Colombie-Britannique, Nouvelle-Écosse, l’État de Virginie, certains États Australiens » rappelle Ugo Lapointe, coordonnateur de Mining Watch Canada, coporte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine.
« Dans le cadre de la table ronde sur l’acceptabilité sociale, le ministre Pierre Arcand a d’ailleurs reconnu que la filière de l’uranium n’obtient pas l’acceptabilité sociale au Québec. Nous lui demandons d’être conséquent et de légiférer un moratoire sur l’exploration et l’exploitation d’uranium au Québec » mentionne Dominique Bernier, coordonnatrice de la Coalition
Ressources marginales
Le rapport du BAPE sur l’uranium soulevait également que les coûts élevés que ces sites pourraient engendrer incombent aux générations futures, à la fois sur le plan environnemental et économique. « Les ressources d’uranium au Québec ne représentent que 0,12% des ressources mondiales connues et sont jusqu’à 100 fois moins riches que les gisements en Saskatchewan. Il s’agit de ressources très marginales et risquées, surtout dans le contexte du déclin constant du marché de l’uranium et du nucléaire à l’échelle mondiale » rappelle Ugo Lapointe.