Si le parti au pouvoir Ennadha lance ses milices à l’assaut des locaux syndicaux, c’est qu’il estime que l’UGTT est la colonne vertébrale de la résistance à sa tentative de soumettre l’ensemble de la société à son modèle réactionnaire et religieux.
Depuis des mois, Ennadha multiplie ses attaques contre les travailleurs, les femmes et les jeunes. Visiblement, le fait d’avoir dû partiellement reculer suite à la grève générale de Siliana, la semaine précédente, a poussé Ennadha à chercher désormais à terroriser les militants syndicaux.
Si Ennadha veut briser l’UGTT, c’est parce la centrale syndicale joue un rôle irremplaçable dans la résistance à la poursuite de la politique économique et sociale néo-libérale héritée de Ben Ali. Le pouvoir veut notamment continuer à pouvoir vendre les sociétés publiques à ses amis du Quatar.
Si Ennadha agit ainsi, c’est aussi parce que l’UGTT, qui a des liens anciens avec les organisations féministes, constitue un obstacle dans sa volonté de remettre en cause les droits étendus dont bénéficient les femmes depuis 1956.
La révolution tunisienne est aujourd’hui à la croisée des chemins. En attaquant le siège de l’organisation syndicale qui a été la matrice du mouvement pour l’indépendance, Ennadha veut instaurer une rupture. Elle veut écrire une nouvelle histoire basée sur des principes réactionnaire et religieux.
La longue tradition de luttes du peuple tunisien rend possible une contre-offensive victorieuse, comme le prouve l’ampleur des grèves régionales et des manifestations qui ont immédiatement suivi l’attaque du siège de l’UGTT le 4 décembre.
La IVe Internationale et ses sections expriment leur solidarité la plus large à la grève générale du jeudi 13 décembre et s’engagent à faire en sorte que s’exprime la solidarité la plus large à cette grève. ■
Le 9 décembre 2012
Quatrième Internationale