Pour M. Patrick R. Bourgeois qui s’est rendu sur le site pour vérifier l’origine de la contamination, « On ne peut tolérer qu’un dépôt à neige, montagne de pollution s’il en est une, s’écoule dans une réserve faunique, tuant les rainettes faux-grillon au passage. Il est plus que temps de revoir la gestion de ces dépôts. J’ai filmé ce que le commun des citoyens n’aurait jamais vu, en plus des cours industrielles et des déchets jusqu’en rive, sans qu’aucune limite de protection ne soit respectée. Un saccage environnemental dans ce qui devrait être un paradis faunique » déclare-t-il.
Selon la Fondation Rivières, les normes gouvernementales doivent être révisées et tenir compte de la fragilité de certains milieux. De simples bassins de décantation, trop petits de surcroît, ne permettent que d’enlever le sable. De nombreux autres contaminants (chlorures, sels, métaux, huiles et graisses, microplastiques, etc.) provenant des neiges souillées s’échappent ainsi jusqu’aux cours d’eau. Les normes sont les mêmes peu importe le milieu récepteur, un non-sens. La Fondation a d’ailleurs porté plainte au ministère de l’Environnement en juillet 2018 dans un dossier similaire situé en bordure de la rivière Magog. Les analyses obtenues affichaient des dépassements majeurs des matières en suspension. Le Ministère aurait alors entrepris un suivi plus serré de l’exploitation du site sans toutefois resserrer les normes environnementales du site.
Pour Alain Saladzius, ingénieur et président de la Fondation Rivières, « le traitement des eaux fortement polluées qui sortent des dépôts à neige doit être amélioré. Les critères de conception sont trop faibles et ne tiennent pas compte du milieu récepteur. Des tests de toxicité devraient être applicables car des mortalités de poissons ont été constatées. Cette année la rapidité de la fonte des neiges nous rappelle que les changements climatiques occasionnent des bouleversements dont il faut maintenant tenir compte" conclut-il.
L’ancien maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, confirme : ’’J’ai été témoin de cette aberration pendant des années, le ministère de l’Environnement nous autorisait à déverser les eaux du dépôt à neige dans un cour d’eau verbalisé qui se jetait dans la rivière Châteauguay. C’était totalement incohérent, mais sur le prétexte de manque de fonds, tout est acceptable. C’est extrêmement gênant.’’
Vidéo du cours d’eau contaminé :
https://www.facebook.com/patrick.bourgeois.37/videos/10224860618205389
Vidéo du dépôt à neige :
https://www.facebook.com/patrick.bourgeois.37/videos/10224882276626836
Plainte de la Fondation Rivières concernant dépôt de Magog 2018
https://fondationrivieres.org/wp-content/uploads/2021/04/2018-07-17-FR-Depot-neige-Magog-Plainte-au-MDDELCC.pdf
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