« Beaucoup d’éléments de la Politique nous semblent aller dans le sens d’une réelle volonté de permettre la réussite des élèves et c’est une excellente nouvelle. Mais nous tenons à rappeler que l’expertise des professionnels de l’éducation est nécessaire à la réussite de plusieurs des projets portés par le ministre. Les sommes qui sont actuellement annoncées et la façon dont elles sont réparties ne suffiront probablement pas à ajouter toutes les ressources nécessaires à la réalisation de ce grand projet, puisqu’elles ne viennent pas combler ce qui a été coupé de façon récurrente dans le réseau depuis 2009 », mentionne la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau.
Un plancher de services bienvenu
L’engagement du ministre d’établir un seuil minimal de services spécialisés et intégrés dans les écoles et les centres nous semble une orientation intéressante. En effet, nous constatons des ratios inacceptables pour plusieurs professions, dont les psychologues (en moyenne 1 psychologue / 1 860 élèves) et les orthophonistes (en moyenne 1 orthophoniste / 2 515 élèves), et des différences de paniers de services importants d’une région à une autre. « Nous espérons que le plancher de services envisagé par le ministre permettra d’offrir des services suffisants et efficaces et que le ministre s’assurera de l’équité des services entre les milieux. Avec les nombreux budgets décentralisés et le fait que les sommes ne sont pas protégées pour l’embauche spécifique de professionnels, nous restons inquiets », précise Johanne Pomerleau.
Combler le grand déficit de ressources en FP et FGA
Également, il est grand temps que l’on ajoute des ressources spécialisées pour accompagner les élèves ayant des besoins particuliers de la formation professionnelle (FP) et de la formation générale aux adultes (FGA). Actuellement, les services professionnels y sont quasiment inexistants. Pourtant, les élèves qui y sont scolarisés ont souvent éprouvé des difficultés dans le système régulier et méritent une attention particulière qu’on ne leur accorde pas en ce moment.
Réhabiliter le parc immobilier avec des architectes et des ingénieurs
Le lancement d’un plan d’action sur les infrastructures scolaires réjouit la Fédération. Nous désirons cependant rappeler qu’à l’heure actuelle, seulement 15 commissions scolaires sur 72 ont à leur service des ingénieurs et des architectes. « Une expertise développée dans le secteur public est incontournable pour superviser les projets et assurer la bonne conduite des travaux d’envergure, de même que l’utilisation efficiente et l’intégrité des budgets », ajoute Johanne Pomerleau.
Des conseillers à l’éducation préscolaire pour favoriser la transition de la petite enfance vers la maternelle
Finalement, la FPPE-CSQ est heureuse de l’intention du ministre d’ajouter dans chaque école primaire un intervenant spécialisé pour assurer la liaison entre l’élève, sa famille et les autres intervenants significatifs et offrir du soutien aux compétences parentales. De tels intervenants agissent déjà dans ce sens comme agents pivot par le biais du Programme Passe-Partout. Ils travaillent en étroite collaboration avec les parents, avec les différents services de garde, les organismes communautaires et les intervenants du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Malheureusement, à l’heure actuelle, le programme n’est offert qu’à 13 % des enfants de 4 ans et on ne retrouve au Québec que 61 conseillers à l’éducation préscolaire.
« Au cours des prochains mois et des prochaines années, la FPPE-CSQ souhaite être associée aux plans d’action et aux chantiers qui découleront de la Politique de la réussite éducative et restera vigilante pour s’assurer que le ministère se donne les moyens de ses ambitions », conclut Johanne Pomerleau.
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