Le 24 janvier, ils ont profité de la première demi-journée de grève du personnel administratif pour rendre visite au Conseil du trésor, à Montréal. La convention collective est échue depuis le 31 mars 2020. Le Syndicat des employé-es d’Urgences-santé (SEUS-CSN) a décidé d’augmenter la pression suivant les dernières rencontres de négociation, en décembre dernier, au cours desquelles le comité syndical de négociation a dû constater que le Conseil du trésor maintenait sa position initiale, et ce, malgré des pistes de compromis mises en avant par la partie syndicale.
« Urgences-santé n’est plus capable d’attirer la relève, explique la présidente du SEUS-CSN, Annick Bélanger. Et les plus expérimenté-es songent de plus en plus à réorienter leur carrière, comme l’ont fait d’ex-collègues. C’est ce qui fait qu’il manque constamment de personnel. Nos conditions de travail et nos salaires ne soutiennent plus du tout la concurrence avec les emplois comparables. Au lieu de profiter de la négociation pour corriger la situation, Urgences-santé multiplie les recours aux heures supplémentaires volontaires ou obligatoires pour éviter les bris de service et s’en sert désormais comme d’une méthode de gestion des effectifs, et ce, depuis des années. À force d’étirer l’élastique, il va finir par se rompre. Ce serait catastrophique, parce que chaque jour, nous contribuons concrètement à sauver des vies et à assurer le fonctionnement optimal de toute la chaîne des soins préhospitaliers ».
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) représente également le personnel des centres de communication santé de Québec et de Sherbrooke, également en négociation. Pour son président, Réjean Leclerc, il est inacceptable que le gouvernement laisse ces négociations s’enliser depuis près de trois ans alors qu’il s’agit d’un travail fondamental et indispensable. « Nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement a su trouver un terrain d’entente avec la quasi-totalité des organisations qui étaient en négociation, mais pas avec les RMU et le personnel de bureau d’Urgences-santé. Ils ne demandent rien de plus que la juste reconnaissance de leur travail. On va se retrouver avec tout un problème comme société si on laisse la situation empirer et qu’on n’est plus capable de combler ces emplois névralgiques ».
La présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, Dominique Daigneault, salue pour sa part la détermination des travailleuses et des travailleurs d’Urgences-santé. « Devant la ligne dure tenue par le gouvernement et toutes les restrictions à l’exercice de leur droit de grève, certains se seraient découragés. Mais le SEUS-CSN décide au contraire de redoubler d’ardeur. Il faut bien comprendre que leur bataille ne concerne pas qu’eux seuls. Accepter l’offre du gouvernement, bien en deçà du coût de la vie et de ce qui est offert aux emplois comparables, en deçà aussi de ce qui a été négocié ailleurs dans le secteur préhospitalier, ça voudrait dire accepter qu’Urgences-santé devienne un emploi de passage, temporaire, en attendant mieux. Nous sommes extrêmement fiers de ces femmes et de ces hommes et nous serons à leur côté tant et aussi longtemps qu’il le faudra ».
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