Des services aux élèves compromis
La fédération, qui représente le plus grand nombre d’employé-es de soutien dans les écoles et les centres du Québec, se dit extrêmement préoccupée par la situation actuelle et par l’attitude nonchalante du gouvernement. « Le ministre Roberge doit absolument enlever ses lunettes roses, ça presse. La pénurie de personnel dans établissements scolaires est importante partout au Québec. Selon les chiffres que nous avons recueillis au cours de la dernière semaine, il manque plus de 1 500 employé-es de soutien dans le réseau. Dans certaines régions, on frôle même la catastrophe. L’impact sur les élèves est inévitable ».
Mme Charland rappelle que le personnel de soutien scolaire est majoritairement en service direct à l’élève (services de garde, éducation spécialisée, surveillance d’élèves, etc.) et que, même quand il n’est pas en service direct, comme le personnel d’entretien et administratif, il participe grandement à créer un environnement sain et sécuritaire qui favorise les apprentissages.
La présidente du secteur signale que la pénurie se manifeste dans plusieurs classes d’emploi. Dans les Laurentides, la situation est toutefois critique pour les techniciennes en éducation spécialisée et les surveillants d’élèves. Au centre de services scolaire des Laurentides, qui dessert notamment les municipalités de Saint-Sauveur, Sainte-Adèle et Mont-Tremblant, il manque 23 techniciennes en éducation spécialisée, ce qui représente plus de 10 % des effectifs de cette classe d’emploi. Du côté du centre de services scolaire des Mille-Îles, qui couvre principalement la région des Basses-Laurentides, plus d’une centaine de postes de surveillants d’élèves sont toujours vacants. Dans la région, il manque aussi plusieurs dizaines d’éducatrices en services de garde. « Au Québec, nous avons choisi collectivement de nous doter d’un éventail de services éducatifs. Pour jouer ce rôle adéquatement, nous avons mis en place des mesures précises, par exemple des ratios d’élèves et l’embauche de personnel qualifié. Il est évident qu’avec la pénurie actuelle ces mesures ne seront pas respectées et que le volet éducatif écopera. »
Mme Charland ajoute qu’afin d’éviter les bris de services, la charge de travail du personnel restant dans les établissements explosera, ce qui provoquera assurément une augmentation des absences pour épuisement professionnel et participera à l’exode des travailleuses et des travailleurs. « Nous sommes dans l’œil du cyclone. Nous devons en sortir pour le bien des enfants que nous accompagnons au quotidien dans leur parcours scolaire. »
Du bon bord
« Le gouvernement doit, enfin, prendre le bord des travailleuses et des travailleurs du secteur public », lance Frédéric Brun, 2e vice-président de la FEESP-CSN. Pour M. Brun, la situation actuelle confirme ce que la fédération évoque depuis des années. « Les réseaux publics ne sont plus des secteurs d’emploi de choix. Et c’est particulièrement vrai pour les emplois de soutien du réseau de l’éducation qui souffrent d’un manque flagrant de reconnaissance. »
La FEESP-CSN, qui consulte présentement ses quelque 40 000 membres du secteur public sur les demandes à formuler en vue de la prochaine négociation, réitère qu’il n’y a qu’une façon de régler, une fois pour toutes, les problèmes d’attraction et de rétention du personnel de soutien dans les établissements scolaires : investir les montants nécessaires pour améliorer concrètement les conditions de travail et les salaires. « Si l’école est réellement une priorité pour les Québécoises et les Québécois, nous devons valoriser toutes ses composantes. Les employé-es de soutien sont essentiels au bon fonctionnement du réseau. Sans elles, sans eux, la réussite scolaire de nos enfants est compromise », conclut Frédéric Brun.
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