De Paris, Omar HADDADOU
Une colère existentielle dans toute la France, oscillant entre Muguet et « Casserolades » ! Que les lecteurs (trices) m’accordent leur absolution en couchant, sur le pouce et laconiquement cet article.
Deux semaines après la promulgation controversée de la loi sur la réforme des retraites, Paris convulse, Paris s’ébroue, Paris se révolte pour ne pas ployer sous le dictat de l’injustice et des inégalité sociales. J’ai encore rendez-vous avec la capitale en cette 12ème journée de mobilisation incandescente, toujours contre la réforme des retraites, actée et validée par le truchement du 49.3 et les dispositions articulées par les plénipotentiaires du Conseil constitutionnel, le 14 avril 2023.
Mais pour l’Intersyndicale, le match est loin d’être plié ! L’injonction du Président Macron de « passer maintenant à autre chose » s’est traduite par un regain de tension dans les grandes villes de l’Hexagone. En témoigne les déclarations des citoyens (nes) et les leaders syndicaux (voir les vidéos greffées à l’article), comme celle de la présidente de la France Insoumise, Mathilde Panot : « Le 1er Mai entre dans l’Histoire. Le Peuple reprend la maitrise de son destin. La Macronnie ne passera pas à autre chose, car nos vies ne sont pas une page que l’on tourne ! »
C’est formidable de vivre, in situ, ce bras de fer entre l’exécutif et la rue, aujourd’hui investie par les nouvelles patronnes de la CFDT et la CGT, Marylise Léon et Sophie Binet, héritières d’un passage de témoin des irréductibles Philippe Martinez et Laurent Berger. En accompagnant ce cortège bouillant, entre la Place de République et Nation, des 550.000 personnes (parmi les 2,3 millions sur tout le territoire) déterminées à faire reculer le gouvernement d’Elisabeth Borne, je mesure l’acuité de l’exaspération, du raz-le bol qui s’expriment, là devant mes yeux, sous forme d’actions violentes et de slogans de forte intensité : Façades taguées, devantures et abris-bus vandalisés, poubelles brûlées, par une foule sur le pied de guerre.
Les Black Bloc, environ 400, ont aussitôt donner le ton dans leur élan contestataire, en signant de leur empreinte les actes incendiaires les plus ardents. Le face à face avec les forces de l’ordre a duré plusieurs heures. 108 policiers et gendarmes auraient été blessés dont un dans un état grave. Le Ministère de l’Intérieur a fait état de 291 interpellations.
Les débordements ont suscité l’inquiétude de certains politiques, comme Bruno Retailleau, chef des sénateurs LR : « Combien de temps, combien de victimes nous faudra-il pour mettre un terme à ce spectacle de décivilisation ».
La rue ne désarme pas, promettant d’annihiler l’agenda du tandem Macron- Borne.
Le « conciliabule » qui se tient ce matin, entre l’Intersyndicale, avec en filigrane la proposition de Loi le 8 juin prochain, portant sur l’abrogation de la réforme, fera- t-il bouger les lignes pour venir à bout du 49.3 ?
O.H
Omar Haddadou nous a fait parvenir 3 vidéos sur la manifestations du Premier mai à Paris
Une manifestation historique
Entrevue avec Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT et avec une dirigeante de la CFDT
Entrevue avec un pompier réalisée durant la manifestation
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