La preuve a été faite et démontre que les coûts sont exorbitants quand on sous-traite les tâches des ouvriers spécialisés. Prenons l’exemple du CHUM pour illustrer la problématique. Pour seulement cinq corps de métier et sur une période de deux ans, le supplément déboursé par le CHUM pour ne pas avoir fait effectuer les travaux par ses propres employés se chiffre à plus de 1,8 million de dollars. « Imaginez l’argent qui se perd à la grandeur du réseau lorsque, sous une forme ou une autre, une partie de notre travail est confiée au privé ! » déclare Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN. De plus, les statistiques de l’Institut de la statistique du Québec démontrent qu’un écart de 30% existe entre la rémunération des ouvriers spécialisés du secteur public et celle des salariés des secteurs comparables.
Suite à la signature de la dernière convention collective, les parties ont convenu de poursuivre la négociation sur la problématique des ouvriers spécialisés. « Pour la FSSS, il est important de poursuivre la négociation pour faire reconnaître l’expertise des ouvriers spécialisés du réseau. Non seulement utiliser la sous-traitance coûte beaucoup plus cher en fonds publics, mais cela nous fait de plus collectivement perdre le contrôle public sur les travaux de réparation réalisés dans nos établissements de santé et de services sociaux. Les travaux effectués par les ouvriers spécialisés sont une fonction stratégique à ne pas négliger » de poursuivre Guy Laurion.
Les ouvriers spécialisés sont ceux qui prennent soin de nos établissements publics, comme l’ensemble de nos membres prend soin de la santé de la population. Ce n’est qu’en maintenant l’expertise publique dans ce domaine qu’on peut s’assurer que les établissements soient dans les meilleures conditions possible. C’est pourquoi les actions de visibilité appelées les mercredis ouvriers continueront partout au Québec. « Dans l’état actuel des choses, force est pourtant de constater que peu d’efforts sont faits par les employeurs et le ministère pour conserver cette expertise et bien gérer les fonds publics. Comme quoi nous devrons poursuivre nos interventions avec le même acharnement », conclut Guy Laurion.