Édition du 17 décembre 2024

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Politique québécoise

Occupons Wall Street : enfin une lueur d’espoir

Amorcé il y a un mois à New York, le mouvement Occupons Wall Street est en train de s’étendre au reste de la planète. En fin de semaine dernière, des manifestations semblables se sont tenues dans près de 1 000 autres villes à travers le monde, dont Montréal et Toronto.

Et partout le message est le même : nous sommes 99 % des citoyens qui n’acceptent plus la rapacité de la riche minorité de 1 % qui reste. Et c’est tant mieux.

La fin du discours de la création de la richesse

Ce mouvement d’occupation représente la fin du fameux discours à savoir qu’il faut créer la richesse avant de pouvoir la partager, avec lequel certaines de nos élites politiques et économiques nous ont rebattu les oreilles au cours des dernières années. Les gens ordinaires ne sont plus dupes. Toutes les études démontrent que ce discours est faux et ne sert qu’à endormir le peuple.

Nous vivons dans un monde où il se crée de plus en plus de richesse. Malheureusement, cette richesse est de moins en moins partagée et concentrée entre les mains d’un nombre de plus en plus limité d’individus. Encore récemment, en septembre dernier, une étude réalisée par le Conference Board du Canada démontrait que depuis 15 ans, 72 % de la population mondiale vit dans des pays, incluant le Canada, où le fossé entre riches et pauvres s’est creusé, les premiers s’enrichissant encore plus pendant que les seconds continuaient de s’appauvrir.

C’est contre cette réalité, présentée comme inéluctable, contre cette dictature économique mondiale, que les citoyens ordinaires sont en train de se soulever. Avec raison, les gens sont profondément choqués de faire les frais d’une crise économique mondiale, dont ils ne sont pas responsables, pendant que les États renflouent à même leur argent – c’est-à-dire les fonds publics – les véritables responsables de ce chaos qui sont les banques et les spéculateurs.

Quand Flaherty nie les inégalités entretenues par son gouvernement

Et quoi qu’en dise le ministre des Finances à Ottawa, le conservateur Jim Flaherty, la situation est la même au Canada qu’ailleurs dans le monde. Il faut vraiment rire du monde pour oser déclarer, comme il l’a fait la semaine dernière, que la réalité économique canadienne est différente parce que nous avons un système fiscal progressiste favorisant les vulnérables au sein de la société.

Il n’y a qu’un ministre conservateur qui peut mentir aussi effrontément quand on sait qu’entre 2000 et 2011, le taux d’imposition des entreprises au Canada a connu une baisse vertigineuse passant de 28 % à 16,5 %. Et ce n’est pas dû uniquement aux gouvernements libéraux qui ont précédé les conservateurs, puisque ce taux était de 21 % lorsque Stephen Harper est arrivé au pouvoir. D’ailleurs, grâce à la générosité du gouvernement Harper, ce taux sera l’an prochain le plus bas de tous les pays du G7.

Et c’est nul autre que ce Jim Flaherty qui essaie de nous faire croire que nous avons un système fiscal juste et équitable au Canada, qui a fait de tels cadeaux en baisses d’impôts aux entreprises, notamment aux banques et aux pétrolières qui enregistrent des milliards de profits pendant que la classe moyenne s’appauvrit.

Et c’est nul autre que ce Jim Flaherty qui nous fait la leçon en nous exhortant à vivre selon nos moyens, alors que lui-même prive l’État de ses moyens. Faut-il se surprendre que dans les années 1950 les individus et les entreprises se soient partagés moitié-moitié les taxes et les impôts payés, alors qu’aujourd’hui la part des particuliers est grimpée à au moins 85 %, pendant que la contribution des entreprises passait de 50 à 15 % ! Et c’est ce que notre ministre des Finances réussit à qualifier, sans rire, de « système fiscal progressiste favorisant les vulnérables au sein de la société » !!!

Le recul des idées de la droite

Heureusement, il y a de l’espoir. Alors qu’il n’y a pas si longtemps encore, plusieurs s’interrogeaient sur l’avenir de la gauche, la droite semblant se renforcer aux États-Unis comme au Québec et au Canada, la réalité est maintenant en train de rattraper tout le monde. Ce mouvement d’occupation annonce le recul des idées égoïstes et individualistes défendues par les Tea Party, Réseau liberté Québec et Institut économique de Montréal de ce monde.

Vivre en société ou dans la jungle ?

Ce n’est pas vrai que nous rêvons tous d’un État minimal qui ne servirait qu’à protéger les intérêts des riches et à leur assurer un environnement leur permettant de s’enrichir encore plus. Nous sommes encore plus nombreux à penser maintenant haut et fort qu’un État fort doit plutôt intervenir dans l’économie pour assurer le partage de la richesse entre le plus grand nombre et le partage équitable du coût de nos services publics, établis pour le bien commun.

C’est la différence entre vivre en société plutôt que de vivre dans la jungle.

Liens

Le mirage des baisses d’impôts aux compagnies http://www.journalmetro.com/paroles/article/832794--le-mirage-des-baisses-d-impot-aux-compagnies

L’écart entre riches et pauvres croît plus vite au Canada qu’aux États-Unis http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/macro-economie/201109/13/01-4447219-lecart-entre-riches-et-pauvres-croit-plus-vite-au-canada-quaux-e-u.php

Jim Flaherty exprime sa sympathie au mouvement Occupons Wall Street http://www.radio-canada.ca/nouvelles/National/2011/10/13/001-occupons-wall-street-canada-appui-jim-flaherty.shtml

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