La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, réagit ainsi à la nouvelle politique d’immigration du gouvernement du Québec présentée aujourd’hui.
Les lunettes roses de la ministre
La CSQ déplore le fait que la ministre semble avoir une vision trop jovialiste de la réalité qui est loin d’être aussi positive qu’elle tente de le laisser croire.
En effet, rappelons qu’en janvier dernier, l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) publiait une étude sur la francisation. L’IREC faisait notamment ressortir que plus de 200 000 immigrants, soit 20 % de l’ensemble de la population immigrée du Québec, ne parlaient toujours pas le français en 2011. Ils étaient 159 575 à parler uniquement anglais et 43 255 à ne parler ni français ni anglais.
« L’objectif de 50 % du ministère de l’Immigration, comme cible du pourcentage des personnes immigrantes admises au Québec parlant français, nous semble très peu ambitieux. Cela démontre à quel point la connaissance du français n’a qu’une importance relative pour le gouvernement actuel », ajoute Louise Chabot.
Des règles de moins en moins rigoureuses
De plus, la CSQ est d’avis qu’au-delà des énoncés de la politique, la stratégie d’action en matière d’immigration démontre que le gouvernement souhaite assouplir les règles concernant la connaissance du français dans l’admission des nouveaux immigrants.
« Nous craignons que la note de passage aux tests de compétence linguistique en vue de la sélection des immigrants, notamment dans le cadre du Programme de l’expérience québécoise, ne soit revue à la baisse. Un choix déplorable ! », ajoute la présidente de la CSQ.
Des décisions prises sans débat
« Malheureusement, les nouveaux critères de la grille de sélection des immigrants seront définis par simple voie règlementaire, ce qui empêche tout débat public. C’est franchement inquiétant ! »
Rappelons qu’en février dernier, la CSQ avait mentionné, en commission parlementaire sur le projet de loi no 77, qu’il était nécessaire que la ministre Weil fasse connaître sa politique rapidement. La CSQ avait aussi précisé que la politique d’immigration ne pouvait pas être seulement axée sur les besoins ponctuels des entreprises en main-d’œuvre.