« Ces montants sont totalement irréalistes, estime le responsable politique de la région de Montréal à l’APTS, Francis Collin. Comment peut-on penser nourrir convenablement une personne, affaiblie par surcroît, avec 2,60 $ par repas ? De nos jours, avec 2,60 $, on a peine à se payer un café ! Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les hôpitaux montréalais, entre autres, conservent la malbouffe dans leur cafétéria. Les frites, les boissons gazeuses et la pizza sont payantes pour les établissements. Ces raisons budgétaires expliquent le retard qu’ont pris les hôpitaux montréalais pour se conformer à la politique alimentaire du gouvernement. »
L’APTS s’inquiète en outre de la teneur en protéines des plats que l’on donne aux patients. « Depuis l’adoption de la politique alimentaire qui non seulement interdit la malbouffe, mais fixe également les prix, on nous rapporte une augmentation des plats en sauce et des pâtes, au détriment de plats riches en protéines, affirme Francis Collin. Pour compenser, de plus en plus d’établissements servent systématiquement des boissons protéinées, de type "Ensureˮ ou "Boostˮ. Or, ces boissons coûtent cher. Au lieu de dépenser pour ces boissons, il faudrait augmenter les portions de protéines dans l’assiette. Les diététistes-nutritionnistes le disent bien : sauf pour les grands malades, une assiette bien constituée doit contenir la quantité de protéines nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme, nul besoin de compenser. »
L’APTS demande au ministère de la Santé et des Services sociaux, ainsi qu’aux établissements du réseau de donner plus d’importance à la qualité des aliments servis dans les hôpitaux montréalais. « Trop souvent, l’alimentation est le parent pauvre des établissements de santé. Les budgets sont trop serrés, la nourriture est réchauffée et même pas cuisinée sur place. Aux dernières nouvelles, le nouveau CHUM ne prévoit même pas d’espace pour cuisiner les aliments. Il est temps de donner un coup de barre », de conclure Francis Collin.